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65e SOMMET DE LA CEDEAO Le Président BDF avertit sur le danger d’une mise à l’écart des pays de l’AES

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a attiré, hier à Abuja, l’attention de ses pairs de la Cedeao sur le danger d’une mise à l’écart des pays de l’AES.

La capitale politique du Nigeria a abrité ce dimanche le 65e sommet ordinaire des dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Le Président de la République du Sénégal a souligné les nombreux défis auxquels fait face la Cedeao. Et cela remet profondément en cause les acquis en matière d’intégration avec un risque réel de désintégration de l’instance communautaire. C’est pourquoi, le chef de l’Etat sénégalais a déclaré qu’il « est impératif de poursuivre les efforts pour des retrouvailles de toute la famille Cedeao » minée aujourd’hui par des divisions. Et pour y parvenir, selon le Président BDF, « il faut sans doute débarrasser l’instance communautaire des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d’une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu’elle a la responsabilité historique de servir, conformément à son Acte constitutif ».

Aussi le Président sénégalais a-t-il attiré l’attention de ses pairs sur le danger d’une mise à l’écart des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « Le moment est peut-être venu de réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours. Nous devons tout faire pour éviter le retrait des trois pays frères de la CEDEAO. Ce serait le pire des scénarii et une grande blessure au panafricanisme que les pères fondateurs nous ont légué et que nous avons la responsabilité historique de sauvegarder et de transmettre aux générations futures », a-t-il prévenu.

Le Président BDF a aussi abordé la nécessité pour la CEDEAO de changer de logiciel sur les aspects liés à la démocratie et à la bonne gouvernance. Pour lui, « il est nécessaire d’engager les réformes idoines pour adapter la CEDEAO aux réalités de son temps et consolider notre marche collective vers des objectifs communs ». Et pour cela, « le Sénégal soutient la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance dont l’adaptation contribuera à la sauvegarde des idéaux démocratiques qui font sa raison d’être ».

Le fonctionnement de la Cour de justice de la CEDEAO a été aussi évoqué par le Président Diomaye dans son intervention. À son avis, « ses décisions méritent le respect de toutes les parties, y compris les États membres ». Pour ce faire, il faut garantir « son indépendance et son impartialité ».

MOUSSA FALL

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