Par AMADOU BA, CADRE PASTEF
La liturgie sur l’État de droit au Sénégal n’est pas nécessaire ; tout citoyen constatant que notre système judiciaire est très loin des standards de la Suède et de la Norvège. Il vous sera possible de constater vous-même pour s’en convaincre, que depuis 2012, aucun administrateur de crédit du Régime n’est en détention en dépit des multiples rapports sur la corruption, pendant que les geôles sont remplies de détenus d’opinions et d’otages politiques. Non, Monsieur le Président du Conseil constitutionnel, l’urgence du citoyen électeur, c’est la publication de l’Avis conforme du conseil sur la démission du juge Abdoulaye Sylla, nommé Président de la CENA.
Le citoyen électeur, les candidats et les partis politiques ont besoin de connaître la date de sa démission pour voir si elle est antérieure ou postérieure à la purge des ex-membres de la CENA dans une illégalité monstrueuse qui bouscule le minimum de raison raisonnante attendu d’un décret présidentiel. Non,Monsieur le Président du Conseil constitutionnel, ni l’esprit de la Constitution, ni celui de la Loi organique sur le Conseil, n’autorisent ce pantouflage d’un autre âge qui autoriserait un membre à démissionner d’une charge aussi prestigieuse pour quelques autres nominations de la République. La charge de juge constitutionnel est un sacerdoce qui ne peut souffrir de critiques à quelques semaines d’une élection présidentielle. Vous savez que vous avez l’obligation de publier l’Avis conforme sur la démission de Abdoulaye Sylla, hâtez-vous lentement ! L’élection présidentielle approche, et les citoyens et justiciables ont des recours à déposer sur ce qui semble un vrai détournement de pouvoir qui sape l’autonomie législative de la CENA.