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DISSOLUTION ANNONCÉE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE Un rassemblement de reliques politiques pour contrer le Projet

La perspective plus que probable d’élections législatives anticipées semble tirer l’opposition de sa profonde léthargie, suite au coup KO de la dernière présidentielle, pour jeter les bases d’une unité. Une stratégie purement électoraliste pour des politiciens professionnels qui caressent déjà le rêve de pavaner dans les couloirs de la future Assemblée Nationale.

Par MOUSSA FALL

L’information a été éclipsée par le Grand Magal de Touba. Il s’agit de la mise sur pied du «Bloc des Libéraux et des Démocrates/TAKKU» regroupant plus de 40 partis et mouvements issus pour l’essentiel des flancs du Parti démocratique sénégalais (PDS). Il s’agit de Macky Sall, Idrissa Seck, Oumar Sarr, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Baldé, Moussa Sy, Mamadou Lamine Keita…

Karim Wade et le PDS tournent le dos aux Libéraux…

Selon ses initiateurs, ce cadre vise « à perpétuer et amplifier les acquis démocratiques obtenus au fil des décennies par les libéraux et leurs alliés, tout en soutenant le développement économique et social du pays ».

Le Bloc se fixe aussi un double objectif : « célébrer le legs des libéraux et de leurs alliés, qui ont été les artisans de la démocratisation du Sénégal et du développement économique entre 2000 et 2024, et favoriser une coopération accrue, le partage d’idées, la recherche de consensus, ainsi que la mutualisation des ressources humaines, matérielles et financières pour promouvoir des politiques et des valeurs communes ».
Face à une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale, le Bloc appelle « à la formation d’une large coalition pour résister aux tentatives d’organiser des élections législatives dans des conditions opaques et en rupture avec les traditions de concertation et de consensus qui ont caractérisé la démocratie sénégalaise depuis 1993 ».

…Et font les yeux doux à «Diomaye Président»

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le «Bloc des Libéraux et des Démocrates/TAKKU», qui concentre les fils spirituels de Me Abdoulaye Wade, ne compte pas parmi ses membres le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui devait normalement en constituer la colonne vertébrale.

Renseignement pris, il revient à Yoor-Yoor Bi que « Karim Wade, pressenti pour être la tête de liste du PDS aux prochaines législatives, est en train de tout faire pour décrocher auprès de Diomaye Président, comme contrepartie de son soutien à la présidentielle, une inter-coalition du genre Yewwi-Wallu ». Sauf que, a-t-on appris, une telle éventualité s’éloigne de plus en plus. Une source d’ajouter : « Tout le monde a vu ce qui s’est passé avec le PDS après les dernières législatives, notamment ses accointances avec l’APR pour permettre à Macky Sall de poser des actes aussi scélérats les uns que les autres. Quand on vous dit que ses projections sans Yewwi lui donnaient au maximum entre 3 et 4 députés sur la liste nationale». Mais, tempère un observateur de scène politique, « on ne sait jamais avec les politiciens ».

Abdoulaye Wilane secoue les Socialistes

Pendant ce temps, Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti Socialiste, souhaite, dans une tribune, que «le PS connaisse un nouveau souffle en se repositionnant au premier plan». L’ancien maire de Kaffrine de poursuivre : «Le scrutin du 24 mars 2024 marque à la fois la fin d’un cycle et le début d’une nouvelle ère. Nous devons en être conscients et agir en conséquence. Le séminaire vers lequel nous nous acheminons sera un grand moment d’introspection qu’il nous faut franchir avec lucidité et courage pour tracer la voie nouvelle à emprunter et le cap à prendre. Il est en tout cas grand temps de reconstruire un leadership autour du Parti socialiste».
Tout en recommandant d’insuffler du sang neuf dans la gestion managériale   de leur formation politique, qui n’a pas assumé son leadership au cours des douze dernières, en donnant la part belle aux jeunes : «Le contexte nous impose de nous montrer généreux afin de promouvoir de nouveaux visages. Ce devoir d’ouverture nous impose aussi de discuter avec toutes les forces politiques avec lesquelles nous partageons un certain nombre d’idéaux, à commencer par ceux avec lesquels nous avons écrit les plus belles pages de l’histoire de notre parti et qui, pour une raison ou une autre, ont dû s’en éloigner ».

Quid de la «nouvelle responsabilité» d’Amadou Ba et compagnie ?

Ce réveil brutal de l’opposition laisse aussi penser aux stratégies qui sont en train d’être échafaudées par le camp de l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Candidat malheureux face à Bassirou Diomaye Faye, il a rompu les amarres avec l’Alliance pour la République (APR) et la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui avaient porté sa candidature à la présidentielle du 24 mars 2024. Dans un message intitulé « Nouvelle responsabilité », celui qui a déjà enrôlé certains pontes du défunt régime (Cheikh Oumar Anne, Aliou Sall, Abdou Latif Coulibaly, Zahra Iyane Thiam…) met en évidence la capacité historique du Sénégal à surmonter les crises et à se positionner en modèle de démocratie et de tolérance. Amadou Ba, qui appelle à transformer l’espace politique en un lieu de débats d’idées constructifs, visant à bâtir une société équitable où chaque citoyen jouit de ses droits fondamentaux, met en avant l’importance de l’implication de la jeunesse, des femmes et de la diaspora pour relever les défis nationaux. Bref, L’ancien Premier ministre invite les Sénégalais à se mobiliser pour une nouvelle dynamique politique.

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