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EXACTIONS VERBALES IMPUNIES DE AMETH SUZANNE CAMARA, BAH DIAKHATÉ, ANITA DIOP ET AUTRES INSULTEURS DE MACKY

Complaisance, contrainte ou laxisme de la justice ?

Depuis plus de 5 ans, des personnalités médiatiques de l’Alliance pour la République (APR) en l’occurrence Amath Suzanne Camara, Bah Diakhaté, Anita Diop, Moustapha Diakhaté, l’imam Cheikh Tidiane Ndao et autres insulteurs de Macky entre autres multiplient les insanités, les calomnies, les outrances sans jamais être inquiétés par la justice sénégalaise. L’enseignant Camara et l’ex-député Diakhaté se sont même livrés à des appels au meurtre d’Ousmane Sonko, principal opposant au régime de Macky Sall. Aucun procureur de la République n’a jamais daigné s’autosaisir pour au moins un simple rappel à l’ordre de ces affidés du clan Faye-Sall. Il a fallu un changement de régime pour que les intouchables d’hier soient appréhendés par la justice de leur pays.

Par ABLAYE DIALLO

Dans un Etat de droit surtout dans une République, la justice est rendue au nom du peuple. Et tous les citoyens sont censés être égaux devant la justice quelle que soit leur appartenance politique. Quand des dérives qui peuvent remettre en cause la paix sociale sont constatées et signalées, la machine judiciaire ne peut rester impassible. En théorie. En effet, le procureur de la République intervient sur information des services de police, de gendarmerie, mais également des services de l’Etat ou à la suite d’une plainte d’un particulier, lorsqu’une infraction est commise dans le ressort du tribunal de grande instance dans lequel il exerce ses fonctions. Il procède ou fait procéder à tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des auteurs d’infractions pénales. A cette fin, il dirige l’activité de la police judiciaire. Il contrôle les placements et les prolongations de garde à vue, les interpellations.

Le passe-droit des insulteurs au service de Macky Sall

Mais les cinq dernières années du magistère de Macky Sall, certains membres de l’Alliance pour la République (APR) se sont permis toutes les outrances, les diffamations, les calomnies et même des appels au meurtre sur les plateaux de télé, sur les sites en ligne, dans les colonnes de la presse écrite ou encore sur les réseaux sociaux sans jamais qu’ils soient arrêtés ou poursuivis. À contrario, un simple poste sur Facebook a suffi pour envoyer des responsables de Pastef (Bassirou Diomaye Faye, Fadilou Keita) quasiment un an en prison. Au même moment, des hommes comme Amath Suzanne Camara, Bah Diakhaté, Moustapha Diakhaté, Anita Diop, Cheikh Tidiane Ndao ont enchainé les déclarations les odieuses la plupart de leur temps de parole dans les médias sans que les forces de l’ordre n’aient reçu un quelconque ordre de les mettre aux arrêts. Ils étaient en route libre. Le procureur de la République était plus obsédé par la traque des militants et sympathisants de Pastef. Il a ignoré royalement toutes insanités déversées sur la place publique par les insulteurs de l’APR. Durant les douloureux événements de juin 2023, l’enseignant Amath Suzanne Camara avait tenu des propos infames en appelant ouvertement à la liquidation du leader Pastef et de toute sa famille : « Il faut qu’on mette Ousmane Sonko au bûcher. On doit le bruler vif avec tous les membres de sa famille. On doit bruler sa maison et tout individu qui s’y trouve ». En 2022, lors de la répression des manifestations contre le 3e mandat de Macky Sall avait montré en mondovision sa haine du maire de Ziguinchor : « Moi, Amath Suzanne Camara, je suis prêt à mourir pour Macky Sall. Je suis prêt à mourir pour la défense de la République du Sénégal. Nous devons tuer Ousmane Sonko. Il mérite de mourir. Qu’on le tue une bonne fois pour toutes ». Des propos scandaleux qui tombent sous le coup de la loi. Il y a un peu plus d’un an suite à la disparition des deux gendarmes Fulbert Sambou et Didier Badji, Amath Suzanne Camara avait tenu des propos désobligeants et fait d’odieuses insinuations sur les potentiels coupables du crime : « Ces deux hommes de tenue ne sont pas suicidés ni noyés. Ils ont été liquidés. On a retrouvé le corps de l’un d’eux. Ce sont les gens qui avaient intérêt qu’ils se taisent qui les ont tués. Ils étaient cités dans l’enquête de l’Affaire Pape Alé Niang. Ce n’est pas l’Etat qui les a éliminés en tout ».

Il y a deux ans, lors d’un entretien sur Pikine Infos TV, le militant de l’APR Bah Diakhaté s’était livré à des accusations d’une extrême gravité sans fournir la moindre preuve. En effet, il avait déclaré : « Ousmane Sonko et son père roulent pour le MFDC. Ousmane Sonko a une relation particulière avec le rebelle César Atoute Badiane. En 2021, ce sont des manifestants qui ont tué d’autres manifestants. Ils les ont tués à bout portant. Ce n’était pas la police qui a tiré. Le vrai criminel dans ce pays est Ousmane Sonko. ». Il a également multiplié les sorties médiatiques pour qualifier Ousmane Sonko de « de menteur, manipulateur, de violeur d’Adji Sarr et de danger pour le Sénégal » et dépeint le Colonel Abdourahim Kébé comme un « homosexuel notoire ». Malgré ses dérives et ses accusations gravissimes qui portent atteinte à l’honorabilité des opposants d’alors, l’ancien militaire Bah Diakhaté n’a jamais été inquiété par la justice sénégalaise sous le magistère de Macky Sall. Durant le procès de l’Affaire Adji Sarr, le responsable de l’APR Moustapha Diakhaté s’était montré particulièrement haineux, odieux et outrancier à l’encontre du maire de Ziguinchor d’alors : « Si j’étais à la place du président de la République Macky Sall, j’aurais tué Ousmane Sonko. Si j’avais des responsabilités dans ce pays, Ousmane Sonko n’aurait jamais cette envergure qu’il a. Il fallait le chercher à Ziguinchor par la force quitte à tuer tous ceux qui sont devant son domicile pour le contraindre à se présenter devant la barre. Ousmane Sonko a causé la mort de 30 personnes ». L’expatriée aux Etats-Unis revenue au pays, Coura Macky, s’était aussi livrée à des diatribes et des insultes les plus répugnantes qu’on puisse proférer à l’endroit d’un chef de famille. Sans oublier les élucubrations honteuses et fort détestables d’Ahmet Khalifa Niass. Le procureur n’a pas bougé d’un iota.

La justice, seule responsable de ces outrances verbales

Sans tenir compte que son protecteur s’est exilé au Maroc, Amath Suzanne Camara a récidivé en s’en prenant éhontément au Président Bassirou Diomaye Faye et à son Premier ministre Ousmane Sonko lors d’une émission sur Seneweb mercredi : « Le président de la République est un menteur. Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un menteur. Ousmane Sonko est un menteur. Ils ont menti et manipulé les masses pour accéder au pouvoir. Ils vont continuer dans ce sens pour se maintenir au pouvoir. Ousmane Sonko n’ose pas sortir de l’Afrique sinon il sera arrêté ». Membre du réseau des enseignants de l’APR, Amath Suzanne Camara a été interpellé dans par la Sûreté urbaine de Dakar. Il a été placé en garde à vue pour son comportement insolent sur un plateau de télé. Tellement habitué à l’impunité de l’ancien régime, Amath Suzanne Camara n’a manifesté ni regret, ni formulé des excuses face aux policiers d’après le quotidien Libération. L’enseignant a réitéré l’intégralité de ses déclarations. Après son audition, Ameth Suzanne Camara a été placé en garde à vue pour « offense au chef de l’Etat et actes de nature à jeter le discrédit sur une institution ».

Quant à Bah Diakhaté, il a été interpellé le 20 mai par la Division des investigations criminelles. Il s’est livré une fois de plus dans une vidéo à des attaques ignobles contre Ousmane Sonko. Il a porté atteinte à l’honneur du chef gouvernement en déclarant que la pudeur interdit d’écrire. Le pseudo-imam Cheikh Ahmed Tidiane Ndao s’est inscrit dans la même dynamique. Ils ont été jugés à mis au gnouf pour trois mois. Aujourd’hui Ameth Suzanne est dans l’antichambre de Rebeuss. C’est donc dire que si l’on s’est retrouvé dans cette situation, c’est parce que la justice à travers son procureur de la République n’a pas fait son travail convenablement. Il n’y a rien de nouveau de ce que la justice reproche aujourd’hui à Ameth Suzanne Camara, Bah Diakhaté et autres insulteurs de Macky Sall. Si la justice avait fait son travail, jamais on n’en serait aujourd’hui à ces exactions verbales impudentes. La justice avec son symbole, la Balance, transcende toutes les contingences partisanes et tous les régimes. Mais malheureusement, on s’est rendu compte qu’elle a perdu son équilibre même si des magistrats tenaces et indépendants comme Sabassi Faye, Ousmane Racine Thione, Ousmane Diagne, Marème Gueye Diop, Abdoulaye Ba, Maka Barry et autres ont tenté de maintenir l’aiguille de la justice dans son juste milieu pendant des moments difficiles où il fallait avoir beaucoup de courage pour faire juste son travail avec un régime-foutoir qui ne pensait qu’à soumettre la justice à ses desiderata.

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