Les 76 ex-travailleurs crucifient Racine Sy et exigent leur réintégration
Le collectif des ex-travailleurs de l’hôtel King Fahd Palace ne lâche pas leur président-directeur général. Ils étaient, hier, au siège du mouvement Frapp pour dénoncer la mauvaise gestion de Racine Sy et exiger la réintégration des 76 agents licenciés durant la pandémie de Covid-19 pour motif économique.
HABIBATOU TRAORÉ
Le collectif des ex-travailleurs de l’hôtel King Fahd Palace revient à la charge. Ils ont encore une fois fait face à la presse, hier, pour dénoncer leur licenciement « abusif » et demander leur réintégration au sein de l’hôtel. En effet, ils ont été licenciés pendant la pandémie de la Covid-19 plus précisément en février 2021 pour motif économique.
Le porte-parole du jour renseigne, à cet effet, que « le licenciement de ces 76 personnes ne constitue qu’un règlement de comptes pour se débarrasser d’honnêtes travailleurs afin de recruter sa base politique sans expérience ». Toutefois, Abdou Khadre Diarra indique que « ces licenciements ont engendré un drame social sans précédent au sein de certaines familles, notamment avec des cas de divorce, des enfants déscolarisés, des problèmes de prises en charge médicale, et même des décès.
«Un règlement de comptes qui a engendré un drame social sans précédent»
« Nous interpellons les autorités étatiques pour que justice soit rendue, que ces 76 pères et mères de famille injustement renvoyés reprennent le travail afin de pouvoir se prendre en charge ainsi que leurs familles », a plaidé M. Diarra.
Dans la même lancée, sa camarade d’infortune Séraphine Nallane a fait savoir qu’ils ont toqué à toutes les portes depuis leurs licenciements pour dénoncer la mauvaise gestion de Racine Sy, mais toutes leurs démarches sont restées sans succès. D’après elle, « Mamadou Racine Sy, dès son arrivée à la tête de la structure, tous les acquis du personnel, a foulé au pied leurs droits et a fait fi des règlements établis ». Elle en veut pour preuve l’âge de la retraite qui est passé de 60 à 56 ans sous la gestion de Mamadou Racine Sy. « Nous avons toujours dénoncé cette situation à l’époque avec l’ancien régime et maintenant que l’on a une nouvelle équipe gouvernementale qui prône le Jub-Jubal-Jubbanti, nous demandons des solutions. Nous avons fait beaucoup de sorties pour faire connaître notre situation. Nous sommes des responsables de familles avec des charges fixes. King Fahd n’est pas un bien privé, il faut éviter de faire cette confusion, l’hôtel est un patrimoine national. La réintégration ne devait pas prendre autant de temps. Nous voulons être édifiés pour savoir quelle posture prendre », déroule Séraphine Nallane.
Ces ex-travailleurs ont été accueillis hier au siège du mouvement Frapp pour les besoins de cette rencontre. Une occasion pour les membres de ce mouvement d’exprimer leur solidarité à ce collectif. Pour Aliou Gérard Koita, il y a urgence à agir. À l’en croire, il est inadmissible que le King Fahd Palace soit un hôtel 5 étoiles, alors que ces travailleurs sont dans la précarité. « Si dans les jours à venir l’Etat ne règle pas la situation de ces travailleurs, le Frapp n’exclut pas, avec leur accord, d’organiser une manifestation devant l’hôtel pour dénoncer la mauvaise gestion de Racine Sy et exiger la réintégration de ces travailleurs », prévient l’activiste.
«Les autorités de l’ancien régime bénéficiaient de beaucoup de privilèges dans cet hôtel»
Dans la même lancée, Guy Marius Sagna souligne que cela fait 4 ans que les agents du King Fahd Palace sont dans la galère. Et pourtant, relate le parlementaire, à son arrivée, Racine Sy leur avait promis de meilleures conditions, mais au final, ces derniers ont été déçus. « L’hôtel ressemble plus à une auberge. À l’heure du déjeuner, les travailleurs sont sommés d’aller manger dans des gargotes. Les autorités de l’ancien régime bénéficiaient de beaucoup de privilèges dans cet hôtel. Ils y avaient droit à des nuitées gratuites et en contrepartie, les travailleurs payaient la note, l’hôtel a été pillé », dénonce le député et membre du mouvement Frapp. Il indique d’ailleurs qu’il a pendant deux ans en tant que parlementaire alerté l’institution parlementaire sur le fonctionnement de l’hôtel, cependant, regrette-t-il, l’Assemblée nationale n’a jamais voulu réagir. Guy Marius Sagna estime qu’il revient aujourd’hui à ces autorités qui ont profité de l’hôtel d’être au chevet de ces travailleurs qui ont été licenciés par Racine Sy pour motifs économiques. Selon Guy Marius Sagna, « le Président-directeur général de l’hôtel King Fahd Palace a recruté à ce jour plus de 30 employés sans diplômes ni expérience et a en même temps engagé beaucoup de journaliers à la place de ces 76 travailleurs ».
D’après le parlementaire, Racine Sy souhaite, à présent avec tous ses problèmes de gestion, rallier le parti Pastef pour, dit-il, travailler pour son pays. « Plutôt que de voir comment transhumer au parti Pastef, il devrait essayer de voir comment réintégrer ces travailleurs qui ont été licenciés arbitrairement. Je fais partie de ceux qui pensent que Racine Sy doit partir avec tous les dégâts qu’il a causés dans cet hôtel. La posture de l’Assemblée nationale sur cette question est déplorable, nous devrions mener des commissions d’enquête parlementaire pour élucider la gestion de l’hôtel. Si l’Assemblée avait fait son devoir, on ne serait pas là aujourd’hui à interpeller la nouvelle équipe gouvernementale », pense Guy Marius Sagna.