«Macky Sall et Amadou Ba ne sont pas capables de donner du travail aux jeunes»
Hier, à l’occasion de l’inauguration de son nouveau quartier général, Mamadou Lamine Diallo s’est adressé à ses militants et surtout à la jeunesse sénégalaise. Le candidat à l’élection présidentielle de février 2024 a dénoncé avec vigueur «l’échec de la politique d’emploi des jeunes du président sortant Macky Sall et son dauphin Amadou Ba». Le leader de Tekki soutient «avoir les clés pour faire du Sénégal une future Malaisie avec une économie florissante».
«Halte à la persécution des jeunes»
« On voit de jeunes gens courageux et déterminés prendre des embarcations de fortune pour rejoindre l’Europe. C’est une honte pour la coalition Benno Bokk Yaakar qui nous parlait d’un Sénégal pour tous. Cela nous fait de la peine de voir ces images de jeunes Sénégalais dans des pirogues pour tenter de rallier l’Espagne. Le jeune Papito Kara (Pape Ibrahima Gueye), sympathisant de Pastef, est mort de froid dans une pirogue aux larges des côtes espagnoles. Il était traqué dans son pays. Cela montre à quel point les jeunes du pays sont désespérés. Ils sont persécutés dans ce pays et cela doit cesser. Moi, Président, les accords de pêches plus précisément les trafics de pêche vont cesser. Nos pêcheurs m’ont dit qu’ils n’arrivent à subvenir à leurs besoins. Ils ont du mal à trouver du poisson. Ce n’est pas normal. Je lance un appel solennel à toutes les forces démocratiques, patriotiques et citoyennes de ce pays pour qu’ensemble nous réussissons l’alternative patriotique et citoyenne en 2024. Le moment est venu. Les esprits sont tournés vers le changement et les réformes. Et nous allons le faire. Nous tendons la main humblement à toutes les forces pour leur dire de venir travailler ensemble ».
«Moi, Président, Ousmane Sonko et tous les cadres et les sympathisants de Pastef seront libérés»
« Ousmane Sonko doit être libéré. Il doit participer à l’élection présidentielle. Je l’ai dit à Tivaouane et à Touba. Le Sénégal doit être un Etat de droit et une démocratie. Nous nous battons depuis longtemps pour cela. Tous ceux qui veulent être candidats doivent être libres de candidater et battre campagne. Les jeunes sont trop nombreux dans les prisons. Je ne sais pas ce qui va se passer d’ici février 2024, nous continuerons le combat pour la libération d’Ousmane Sonko. S’il n’est pas libéré entretemps, moi, Président, Ousmane Sonko, tous les cadres et sympathisants de Pastef seront libérés. Le Sénégal doit redevenir un Etat de droit. Le Président est tenu de respecter la loi. Les gouverneurs, préfets et sous-préfets doivent être des serviteurs du peuple ».
«Haro sur l’Assemblée nationale défaillante»
« L’Assemblée nationale ne joue pas son rôle. La plupart des députés vote des lois dont elle ignore la portée. Il doit y avoir un plus grand contrôle de l’action du gouvernement. Les députés de Benno Bokk Yaakar ne veulent pas travailler. Ils se prennent députés de Macky Sall et non de la nation. Ils exécutent sans broncher les volontés de Macky Sall. Le Président ne veut pas être contrôlé. Nous allons changer tout cela ».
«4 piliers pour extirper le Sénégal du lot des pays pauvres»
« Il y a quatre piliers autour desquels nous pouvons discuter en premier lieu de la santé des populations, de l’éducation, le respect de la femme, l’autorité qui doit être rétablie dans ce pays avec le respect de la parole donnée. Le respect de l’autorité ne pourra être que lorsque l’autorité elle-même respect la loi. Nous tous devons faire des efforts avec le monde de la communication. Que le 4e pouvoir nous aide à enraciner nos jeunes dans nos valeurs fondamentales. Nous allons attaquer le pilier 2 qui est la nécessaire modernisation de l’Etat du Sénégal. Le Président de la République a trop de pouvoir et il faut les diminuer. Il faut quelqu’un pour commencer. Je me propose de le faire. Et je peux le faire. Le Président doit être justiciable. Nous devons donner un contenu très précis à la haute trahison pas comme à la Ismaila Madior Fall. Nous devons limiter les pouvoirs du Président pour les nominations aux emplois civils et militaires. Le Président ne doit plus être chef de parti. Je ne serai plus le chef du Mouvement Tekki. Il ne doit plus être le président du Conseil supérieur de la magistrature. Toutes ces réformes contenues dans les assises nationales que j’aie signées dans la charte de la gouvernance démocratique. Toutes ces réformes seront menées tambours battant dès 2024. L’Assemblée nationale sera là pour contrôler l’Exécutif. Les mairies disposeront d’un nouveau règlement financier. Nous réorganiserons les mairies et les collectivités locales. Nous voulons aller vers des pôles de développement qui ont un sens social, économique, environnemental et culturel. Les pays qui se respectent diminuent le nombre de régions que ce soit le Maroc, la France. Nous sommes aussi dans cette direction. Pour le 3e pilier, nous allons attaquer l’économie. Nous allons faire les réformes nécessaires pour qu’on ait des emplois dans ce pays. Nous devons amener des usines pour nous assurer une souveraineté alimentaire ».
«S’inspirer de Mahathir, l’homme du miracle économique malaisien»
« Nos artisans ont un talent incontestable. Il faut leur rendre leur dignité. Nous allons créer des centaines de milliers d’emplois dont on a besoin dans ce pays. Sur 300.000 jeunes qui demandent du travail dans ce pays, Macky Sall, Amadou Ba et tous les candidats issus de Benno Bokk Yaakar ne sont pas capables de donner plus de 20.000 emplois. Même si 100.000 jeunes vont dans l’informel et à l’étranger, vous aurez encore plus de 100.000 jeunes qui n’ont rien à faire au Sénégal. Nous devons changer cette situation. Nous pouvons le faire car d’autres l’ont fait avant nous. Ce que le Dr Mahathir a fait en Malaisie, nous pouvons le faire ici au Sénégal. La Malaisie est un pays musulman. Les Occidentaux disaient les musulmans ne sont pas capables de s’industrialiser. La Malaisie a démontré que c’est faux. Les chemins suivis par la Malaisie ne sont pas miraculeux. Nous les avons étudiés et compris. Nous allons les adopter aux réalités sénégalaises. Il faut du courage patriotique pour s’engager dans cette direction. Et à Benno Bokk Yaakar, il n’y a personne qui a ce courage patriotique. Il n’y a personne qui respecte le Sénégal et les Sénégalais. Il n’y a personne là-bas que ne soit sans complexe pour engager ce travail. En 2049, nous pourrons être dans les 10 plus grandes économies du monde. La sécurité, ce n’est pas une gendarmerie forte qui nous menace et dont on a peur. La sécurité, ce sont des populations qui ont confiance aux forces de défense et de sécurité. C’est la confiance entre populations et FDS qui permet de juguler les menaces extérieures. Il nous faut une stratégie nationale de sécurité. Moi, Président, l’industrialisation va rattraper l’armée sénégalaise ».
Propos transcrits par ABLAYE DIALLO
