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MAMADOU LAMINE DIANTÉ, COORDONNATEUR DE LACOS «Ce 17 novembre, le peuple sera le bouclier de Sonko»

Coordonnateur des Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (LACOS), Mamadou Lamine Dianté a accordé un entretien à votre quotidien Yoor-Yoor Bi. Le chef de file du Mouvement pour la citoyenneté partagée And Nawlé fait le point sur les différentes demandes de manifestation. L’ancien syndicaliste estime que le peuple sénégalais a un rendez-vous avec l’histoire ce vendredi 17 novembre 2023.

 

Est-ce que vous pouvez faire le point sur les différentes demandes de manifestations que vous avez déposées auprès des autorités ?

Nous considérons que le 17 novembre 2023 est une date qui marquera l’histoire politique du Sénégal. A cet effet, au niveau du LACOS, on a fait des demandes dans les 46 départements. Nous nous sommes organisés pour que des lettres d’informations soient déposées au niveau des préfectures et des sous-préfectures. Pour faire le point le lundi 13 novembre à 18h, on est déjà à 22 retours. A Dakar, on a déposé pour deux itinéraires comme à l’instar d’autres localités du Sénégal. Voilà donc les retours que nous avons eus. On continue à recenser les retours par rapport aux accusés de réception avec une décharge de la préfecture ou de la sous-préfecture. Nous espérons que d’ici demain matin, on aura au moins les 46 demandes qui seront déposées au moins dans toutes les capitales départementales.

Donc, dans toutes les capitales départementales, il y aura des manifestations pacifiques ce 17 novembre ?

On a parlé de manifestations pacifiques. Maintenant, il revient à nos responsables qui sont dans les départements d’apprécier quel format ils vont donner à la manifestation pacifique sous la forme de marche ou de rassemblement. Par endroit, il y a des rassemblements qui sont prévus à la place des marches. Mais pour l’essentiel, les gens ont demandé à faire des marches pacifiques. Dans certaines localités comme Dakar, Rufisque et Guédiawaye, on choisit deux itinéraires pour se donner le maximum de chances pour que l’un des itinéraires soit accepté par l’autorité compétente.

N’avez-vous pas des craintes que les autorités attendent le jour J pour interdire les manifestations sous prétexte de menaces de troubles à l’ordre public ?

Depuis un certain temps, c’est à cela qu’on nous a habitués. Mais aujourd’hui, je considère que la donne a changé parce que le Président sortant s’est déjà trouvé une planque pour sauver ses arrières. Il s’est fait nommer par Macron envoyé spécial des 4P. A partir de ce moment-là, nous considérons que les autorités qui sont là, qu’elles soient les forces de défense et de sécurité ou la justice, elles ont le sentiment d’avoir perdu celui qui veillait sur eux. C’est l’avenir du Sénégal qui va se jouer le 17 novembre avec l’acception ou le rejet par des subterfuges politico-judiciaires de la candidature d’Ousmane Sonko. Nous considérons la date suffisamment importante pour qu’on puisse mener une suite favorable d’autant que nous sommes dans un régime déclaratoire. Ce sont des lettres d’informations que nous avons déposées. Nous appelons à une manifestation strictement pacifique. Donc, il n’y a pas de raison qu’on puisse nous opposer un refus.

Le 31 octobre, la CENA avait donné injonction à la DGE de délivrer les fiches de parrainage au mandataire d’Ousmane Sonko. Depuis lors, la DGE refuse de s’exécuter et le ministère de l’Intérieur refuse également de se conformer à la loi après la décision du juge Sabassy Faye. Quelle appréciation faites-vous de cette situation dans un État de droit ?

Ce qu’il faut retenir est que le régime en place a montré son inféodation à l’Etat français. Il s’est donné comme cheval de bataille refuser systématiquement qu’Ousmane Sonko se présente à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le régime avait fait la même chose en 2019 avec Karim Wade et Khalifa Sall par des subterfuges politico-judiciaires. En voulant sauver leurs arrières, les tenants du régime ont fait croire à l’Etat français que le discours souverainiste d’Ousmane Sonko n’était ni plus ni moins un sentiment antifrançais. Ils ont fait croire aux Français qu’une fois Sonko au pouvoir qu’il allait s’attaquer aux intérêts français au Sénégal. Cela ne correspond pas à la vérité. Le discours souverainiste de Sonko doit être compris dans le sens donner la priorité à la défense des intérêts du Sénégal ne veut pas dire être antifrançais. Nous connaissons ces gens qui sont au pouvoir qui qualifient l’opposition réunie dans la coalition Yewwi Askan Wi (YAW) de sauvage à l’étranger. Ils classent exagérément l’affaire d’Ousmane Sonko comme une affaire d’Etat. Ils évoquent des chefs d’inculpation fallacieux comme appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Tout cela est fait dans le seul but de diaboliser Ousmane Sonko. A travers le semblant de dialogue de Macky Sall qu’il y a eu, la consigne est claire, c’est de faire en sorte qu’Ousmane Sonko ne puisse pas participer à l’élection présidentielle. Cela ne nous surprend pas d’autant que l’actuel président de la DGE a présidé la commission politique du dialogue national. Il a été partie prenante du dialogue national. Et tout ce qui a été arrêté l’engage. C’est pourquoi leur posture ne nous surprend guère.

Nous restons confiants parce que la justice a toujours donné raison à Ousmane Sonko. Dans son procès contre Mame Mbaye Niang où il n’a pas pu se présenter en raison de sa maladie due aux persécutions dont il a été victime. Dans l’affaire Sweet Beauté, il n’a pas été présent parce qu’il a estimé que ses droits n’ont pas été respectés et sa sécurité n’était pas garantie. Il a décidé de ne pas déférer à la convocation. Il a été jugé par contumace. Et sur cette base-là, le régime l’a retiré des listes électorales alors qu’il a été arrêté entre-temps. Le juge du Tribunal de grande instance de Ziguinchor l’a rétabli dans ses droits. Aujourd’hui, c’est l’Etat qui dépose un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême pour empêcher la réinscription d’un simple citoyen sur les listes électorales. Cela montre qu’ils n’en ont cure des lois de ce pays. Nous savons comment fonctionne la Chambre administrative de la Cour suprême. C’est pourquoi, nous considérons que le peuple doit marquer sa détermination à travers une forte mobilisation pour constituer une force dissuasive à toute tentative d’écarter injustement la candidature d’Ousmane Sonko à l’élection présidentielle. Nous savons, en réalité, si Ousmane Sonko est dans cette situation c’est parce que les tenants du pouvoir savent que s’il participe à la campagne électorale, il risque d’avoir un plébiscite du peuple sénégalais. Le régime ne veut pas que cela puisse se produire. Avec la plupart des sondages qu’ils ont eux-mêmes commandités, ils savent que Ousmane Sonko sera vainqueur dès le 1er tour de l’élection présidentielle.

Craignant un peu ce qui pourrait leur arriver si Ousmane Sonko accède au pouvoir, les tenants du pouvoir utilisent la puissance de l’Etat pour empêcher Sonko de se présenter à l’élection. A notre avis, le dernier mot revient au peuple sénégalais. Nous attendons également les retours au niveau de la diaspora. Les manifestations auront également lieu dans la diaspora.

Ce 17 novembre, une autre décision de justice, cette fois-ci, de la CEDEAO est attendue concernant le recours pour l’annulation de la radiation de Sonko sur les listes et la dissolution du parti Pastef/Les Patriotes. Etes-vous optimiste ?

Nous n’avons pas de problème avec la Cour de Justice de la CEDEAO. Quand l’affaire Karim Wade a été portée devant la CEDEAO, on a vu la décision qui a été prise. Idem pour le cas Khalifa Sall. Mais on a vu que ces décisions qui ont été favorables à ces deux concitoyens n’ont pas été respectées ni appliquées par l’Etat du Sénégal. Avec le dossier Ousmane Sonko, il y a des raisons d’être optimiste. On sait que c’est de manière tout à fait arbitraire que son parti a été dissous par un adversaire d’Ousmane Sonko qui se trouve être le président de la République. Nous savons également que les détentions arbitraires sont constatées. Le retrait d’Ousmane Sonko sur les listes électorales a été déjà annulé par le juge du Tribunal de grande instance de Ziguinchor. Il n’y a pas de raison que la Cour de la CEDEAO ne puisse pas aller dans ce sens. Nous restons très optimistes. On attend que le délibéré du 17 novembre. Nous espérons qu’avant la fin de la matinée, nous aurons le verdict de cette Cour qui va conforter Ousmane Sonko après la décision de justice de Ziguinchor et l’injonction de la CENA à la DGE de délivrer les fiches de parrainage au mandataire Ayib Daffé. Là, je pense que nous aurons une victoire.

Propos recueillis par ABLAYE DIALLO

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