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Moi, natif de Tamba !

Tambacounda la lointaine. La ville dont on ne retient que le climat. Rarement sa position géographique de ville carrefour et la richesse de son sous-sol. La localité s’est subitement invitée dans le débat politique avec l’affectation sur place de quatre magistrats demis de leur fonction par le nouveau régime. Des fonctionnaires y ont toujours séjourné sans le moindre bruit. Certains ont fini par s’y installer et d’autres en sont repartis avec le souvenir de la chaleur humaine des populations et non la chaleur climatique. Mais depuis l’annonce de cette nouvelle plusieurs questions taraudent l’esprit des populations et interrogent l’histoire des affectations dans la partie Sud-Est du pays

L’ancien régime avait fait pareil lorsqu’il a fallu trouver un point de chute à l’ancien président de l’union des magistrats du Sénégal devenu indésirable. Bien avant, Léopold Sédar Senghor premier président du Sénégal avait aussi envoyé Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye et autres à Kédougou alors département de la région de Tamba. De grands dirigeants communistes de l’époque tels Abdoulaye Bathily, Mamadou Diop Decroix enrôlés de force dans l’armée y ont séjourné sous les drapeaux sous la contrainte du régime de Senghor. Devant le caractère récurrent de ces séjours forcés d’hommes politiques ou de hauts fonctionnaires de l’état Tambacounda et ses populations sont persuadés que leur cité continue d’être ce grand pénitencier de l’État. L’endroit où les récalcitrants et les bannis sont envoyés pour payer chaudement de leurs erreurs ou désobéissances. Tamba ne mérite pas cela. Son développement et rayonnement ne passeront par cette voie. La région est déjà très belle de par sa végétation, elle rayonne de par son étendue (la plus vaste du pays). Ses terres sont fertiles et son sous-sol est très riche.  Tamba c’est aussi par excellence une ville d’intégration. La seule qui fait frontière avec cinq pays. (Mali

Mauritanie, Guinée, Gambie et Bissau) Autant d’atouts naturels qui doivent lui conférer un statut beaucoup plus valorisant. Elle reste cette ville sénégalaise à part entière devant accueillir tout fonctionnaire autre même titre que toute autre. Son développement et sa réputation se passeraient bien de cette étiquette coloniale qui lui colle encore à la peau soixante-quatre ans après l’indépendance.

Tambacounda. La ville peut accepter d’être parmi les chaudes et l’une des plus éloignées de la capitale. Mais la ville purgatoire, ses habitants préfèrent autre chose.

ABDOULAYE DABO

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