Actualité Politique

Plateforme panafricaine des leaders d’opposition

« Permettre à Sonko de se présenter à l’élection de février 2024 »

Aujourd’hui, la plateforme panafricaine regroupant des leaders d’opposition de l’Afrique de l’est venus de la Tanzanie, du Burundi, de l’Ouganda, du Kenya, sous les auspices de Yacine Fall, vice-président chargée des relations internationales de Pastef, a conclu une mission de deux jours au Sénégal. Le but de cette mission était d’évaluer la situation politique du pays avant les élections présidentielles prévues en février 2024. Au cours de la mission, le forum a eu des contacts avec un large éventail de partis politiques, notamment des représentants de la coalition d’opposition, du PASTEF, ainsi que des partis indépendants, lesmembres du Parlement. La délégation a également rencontré des dirigeants de la société civile sénégalaise et, pour plancher sur les questions politiques concernant l’Afrique de l’Ouest plus particulièrement le Sénégal. Toutefois, les tentatives de la mission de rencontrer des représentants du parti au pouvoir n’ont pas abouti, tout comme lestentatives de rencontrer des membres du gouvernement sénégalais.

La mission a été informée de la situation politique au Sénégal qui, dans un passé récent, a été caractérisée par des violences politiques qui ont entraîné la mort d’au moins 16 personnes, des blessés et la destruction de propriétés privées. Les violences politiques, qui ont coïncidé avec les problèmes judiciaires du leader Ousmane Sonko, semblent avoir été déclenchées par la condamnation, en mai, du leader de l’opposition. La mission a été informée aussi d’une répression généralisée contre les journalistes indépendants et les membres de l’opposition qui a suivi les troubles politiques du mois de mai, ainsi que de l’absence demécanismes indépendants et politisés pour déterminer les responsabilités dans les violences.

Sur la base de cet engagement, les leaders de la plateforme panafricaine des partis d’opposition sontpréoccupés par le déclin évident des libertés politiques au Sénégal, y compris la liberté de réunion et d’association. Ils sont préoccupés par le fait que le système judiciaire sénégalais n’a actuellement pas la capacité de statuer de manière indépendante sur les divergences politiques dans le pays et que le principal candidat de l’opposition à la présidentielle, Ousmane Sonko, est en prison. S’il appartient aux autorités nationales du Sénégal de se prononcer sur les critères de qualification pour se présenter aux élections présidentielles, les leaders d’opposition du continent sont préoccupés par le fait que l’apparente interdiction de la candidature de Sonko, qui s’est rapprochée très près des élections et qui a été suivie de la dissolution de son parti, le PASTEF, constitue désormais une évolution politique polarisante dans le pays et risque d’affecter la crédibilité des élections prévues l’année prochaine.

Les médias, piliers de la démocratie et de la bonne gouvernance

Lesdits leaders ont pris connaissance des difficultés que subissent les médias et les journalistes individuels, notamment l’incarcération de routine généralisée, la marginalisation économique, la fermeture des maisons de presse et toutes sortes d’intimidations. Les médias, piliers de la démocratie, de la bonne gouvernance, durespect des droits de l’homme et de l’État de droit, sont en danger. Ils constatent que le Sénégal est une démocratie stable et exhortent le Président Macky Sall, dont le mandat touche à sa fin, à ne pas laisser le Sénégal sous sa direction se détériorer davantage et à s’inspirer des nombreux pays de notre continent plongés dans des crises dues au non-respect du constitutionnalisme et de l’État de droit. Un Sénégal stable et démocratique n’est pas seulement bon pour lui à la retraite, mais devrait être un héritage pour lespersonnes qui ont servi la République au plus haut point.

La plateforme panafricaine des leaders d’opposition exhorte la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à effectuer de toute urgence une mission d’enquête au Sénégal pour évaluer davantage la situation et faire comprendre aux autorités la nécessité de permettre à Sonko et à tous les candidats de se présenter aux élections de février 2024. Les leaders ont été informés que les tribunaux sénégalais et la Commission électorale sortante ont tous appelé les autorités à autoriser la candidature de Sonko, mais le gouvernement continue de négliger et de refuser d’exécuter ces ordres et directives. Pour finir, elle recommande au Président Macky Sall à montrer la voie en obéissant à la loi et en rétablissant les droits politiques civils de tous les citoyens et à souscrire aurespect des droits de l’homme et à l’État de droit aux fins de libérer tous les prisonniers politiques.

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