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CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE 2024-2025 Les paysans se frottent les mains : l’Etat augmente de 25 000 F le prix de la tonne d’arachide

2023-2024 : 280.000 F la tonne d’arachide

2024-2025 : 305.000 F la tonne d’arachide

 

Chose promise, chose due. Durant la campagne pour les élections législatives du 17 novembre 2024, la tête de liste de Pastef avait promis une hausse conséquente du prix du kilogramme d’arachide pour la nouvelle campagne de commercialisation. C’est désormais chose faite. Hier, lors d’un Conseil interministériel, le Premier ministre Ousmane Sonko a exhorté le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, le ministre de l’Industrie et du Commerce, en rapport avec le ministre des Finances et du Budget «à prendre les mesures nécessaires pour le démarrage des opérations de collecte de l’arachide à partir du 05 décembre 2024 et à garantir l’application rigoureuse du prix plancher de 305 FCFA par kilogramme». Le prix du kilo d’arachide était fixé à 280 FCFA lors de la précédente campagne de commercialisation.

Par ABLAYE DIALLO

La campagne de commercialisation de l’arachide va démarrer sur l’étendue du territoire sénégalais à partir du 5 décembre 2024. Le prix du kilogramme est fixé à 305 FCFA pour la campagne 2024-2025 contre 280 FCFA pour la saison précédente, soit une hausse de 25 F par kg. La décision a été prise, hier, lors du Conseil interministériel présidé par le Premier Ministre Ousmane Sonko. En effet, le chef du Gouvernement a invité le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage Mabouba Diagne, le ministre de l’Industrie et du Commerce Serigne Gueye Diop, en rapport avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba « à prendre les mesures nécessaires pour le démarrage des opérations de collecte de l’arachide à partir du 05 décembre 2024 et à garantir l’application rigoureuse du prix plancher de 305 FCFA par kilogramme ». Le Premier ministre du Sénégal a exhorté les ministres concernés « à mettre en place un dispositif privilégiant la collecte des graines par les opérateurs et les huiliers avant toute autorisation à l’exportation ». Ousmane Sonko a également enjoint le ministre des Forces Armées Birame Diop et le ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste Tine « à renforcer la surveillance de nos frontières, pour éviter la fuite des graines d’arachides vers les pays limitrophes ». C’était une promesse de campagne faite au terrain de Koungheul où des milliers de militants et sympathisants du Pastef étaient venus pour lui réserver un accueil triomphal.

Interdiction de l’exportation de toute graine ayant une valeur semencière

Les mesures fortes prises par le Gouvernement lors du Conseil interministériel ne se limitent pas à cela. En effet, le Premier ministre Ousmane Sonko a demandé au ministre Mabouba Diagne à veiller «  à l’identification et à la réhabilitation en urgence des points de collecte prioritaires pour garantir une gestion efficace des opérations d’achat/vente d’arachides ; à la facilitation du financement de la dotation à crédit de 750 appareils de cribles aux points de collecte, afin d’assurer le bon  fonctionnement desdits points avant le démarrage de la campagne ; démarrer une étude relative aux modalités d’assujettissement de l’accès aux subventions en semences et engrais à la vente des récoltes au niveau des points officiels de collecte ». Mieux encore, il est demandé au ministre de l’Industrie et du Commerce de veiller à ce que « les industriels et exportateurs s’astreignent à effectuer les achats au niveau des points de collecte officiels pour garantir la transparence et la traçabilité des transactions dans la filière arachidière ». Le Premier ministre a pressé le ministre de l’Agriculture de remettre « les lettres de constitution de stock sur la base des homologations aux opérateurs semenciers, afin de leur faciliter la collecte avant le 15 décembre 2024, de prendre une circulaire pour prohiber tout achat de graines d’un programme de multiplication à des fins autres que de la semence, de prendre les mesures conservatoires nécessaires pour assurer prioritairement la collecte et la sécurisation des semences, le bon approvisionnement des huiliers en graines d’arachides, de veiller à l’interdiction de l’exportation de toute graine ayant une valeur semencière, conformément à la législation semencière et de donner la priorité aux semenciers dans l’utilisation des seccos métalliques pour le stockage des semences ». Lors du Conseil interministériel, il a été demandé au ministre des Finances et du Budget, en rapport avec le ministre de l’Agriculture de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage et le ministre de l’Industrie et du Commerce à mobiliser les ressources financières nécessaires pour permettre à la SONACOS de réussir son objectif de collecte au titre de la campagne de commercialisation.

La stratégie pour une reconstitution durable du capital semencier

Pour une reconstitution durable du capital semencier, le Premier ministre a instruit le ministre Mabouba Diagne de « revoir les contrats avec les opérateurs et producteurs semenciers, d’évaluer le système de certification de la qualité des semences et de facturation des opérateurs semenciers, de demander à l’ISRA de nouer des partenariats avec les structures ou entreprises disposant de système d’irrigation éprouvé pour la production hors saison pluvieuse des semences de base adaptées aux conditions climatiques et pédologiques, de promouvoir la participation des entreprises des jeunes agronomes dans la production de semences certifiées en leur facilitant l’accès aux aires agricoles aménagées et d’assurer la traçabilité de toute semence collectée avec un suivi strict et documenté de la provenance ».

Pour cette campagne de commercialisation 2024-2025, le Premier ministre Sonko a enjoint le ministre en charge de l’Agriculture, en rapport avec ses homologues de l’Industrie et du Commerce et des Finances et du Budget à optimiser l’usage du système de récépissé d’entrepôt et le processus du tiers détenteur comme moyens de couverture pour les banques et systèmes financiers décentralisés face au risque de non remboursement sur les crédits octroyés.

Quant aux mesures d’accompagnement du Gouvernement, le PM a enjoint le ministre de l’Agriculture à procéder à la mise en place de comités de suivi techniques et financiers de la campagne de collecte, avec l’implication de tous les acteurs. La décision a été également prise pour l’instauration de mécanismes de renégociation avec les banques partenaires pour réduire les frais financiers au titre des retards de paiement dus par les opérateurs du fait de l’État, l’établissement de contrats en bonne et due forme pour permettre aux entreprises adjudicataires de marchés d’engrais et de semences d’avoir des dossiers bancables auprès des établissements financiers.

Des subventions d’intrants record de 120 milliards FCFA et 74 milliards FCFA d’arriérés payés pour les campagnes agricoles de 2021 à 2023

Le Gouvernement a fait le diagnostic relatif aux campagnes de production et de commercialisation agricoles des années précédentes et les conditions de préparation des campagnes 2024/2025 font ressortir des dysfonctionnements corrigés ou à corriger, constatés aux cours des campagnes précédentes. Il s’agit notamment des conditions de mise en place des intrants agricoles et du focus très poussé mis sur les cultures de rente au détriment des cultures vivrières, des problématiques rencontrées dans l’organisation de la commercialisation notamment des arachides et dans la mobilisation des financements y afférents.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une autre bonne nouvelle. En effet, il s’est félicité du budget record de 120 milliards de FCFA au titre des subventions sur les intrants agricoles pour la campagne de production agricole 2024 et des efforts substantiels déployés par l’Etat, pour les paiements des arriérés des campagnes agricoles 2021, 2022 et 2023, pour un montant total de 74 milliards de FCFA.

Mobilisation d’un montant additionnel de 5 milliards FCFA pour le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde

Pour le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde, le Premier ministre a exhorté le ministre des Finances et du Budget, en rapport avec celui de l’Agriculture, et celui de l’Économie, du Plan et de la Coopération à « assurer la participation du système bancaire au financement de la campagne de commercialisation de toutes les spéculations agricoles aux côtés de la LBA et de la BNDE ; faciliter la mobilisation des financements extérieurs (IFTC/BDEA), à accompagner la structuration de l’intervention des Systèmes financiers décentralisés et de la DER/FJ; accélérer l’apurement des règlements de la dette de l’Etat vis-à-vis des opérateurs au titre des subventions des intrants, à faciliter la mobilisation auprès des banques, d’un montant additionnel de 5 milliards de FCFA, pour le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde, à structurer la mobilisation de la ligne de garantie de 5 milliards prévue par le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et à engager des échanges avec les opérateurs et les banques en vue d’étudier la problématique des intérêts de retard dus par lesdits opérateurs en rapport avec les arrières de paiement de l’Etat à leur égard ».

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