La cité religieuse de Médina Baye, à Kaolack, a vibré au rythme du Gamou édition 2025, À cette occasion, le quotidien Yoor Yoor Bi a rencontré, le mercredi 3 septembre 2025, Cheikh Baye Bachir Cissé, petit-fils de Cheikh Al Islam Baye Niass, éminent guide spirituel, professeur et conférencier. L’entretien a porté sur un thème central : Quels engagements des jeunes de la Fayda pour un développement durable et responsable ?
Gamou, un rassemblement spirituel d’envergure internationale qui a réuni des milliers de fidèles venus du Sénégal et de plusieurs pays du monde. Cet événement, marqué par des prières, des conférences et des échanges religieux, a été un moment fort de communion et de réflexion sur les défis de la société contemporaine.
En introduction, Cheikh Baye Bachir a rappelé la place centrale de l’homme dans la création divine. Selon lui, Dieu a créé l’univers, la nature et toutes ses composantes pour l’homme, qu’Il a désigné comme khalife sur terre. Cette responsabilité fait de chaque être humain un gestionnaire et un protecteur de l’environnement et de la vie.
Le Prophète Mohamed (PSL) a enseigné que chacun de nous est un responsable dans ce monde, a expliqué le guide religieux, soulignant que cette mission implique à la fois la préservation de la nature et le respect de la vie humaine et animale.
Poursuivant son propos, Cheikh Bachir Cissé a insisté sur la dualité de l’homme, composé d’un corps et d’une âme. Le corps à ses besoins matériels nourriture, plaisirs et confort, mais l’âme exige une élévation spirituelle constante.
L’homme ne doit pas se limiter aux besoins du corps. S’il vit uniquement pour ses désirs matériels, il devient inférieur même aux animaux. C’est pourquoi il est essentiel de développer son âme et son esprit, en équilibre avec le corps, a-t-il déclaré.
La sacralité de la vie et la valeur du temps
Le conférencier a rappelé l’importance du respect de la vie sous toutes ses formes. Citant un enseignement coranique, il a affirmé : « Celui qui tue une personne, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité. Et celui qui sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité entière. »
Il a aussi insisté sur la notion du temps comme bien le plus précieux de l’existence : « La vie est éphémère, et chaque être humain est sur terre pour une mission déterminée. Le temps, lorsqu’il est perdu, ne revient jamais. »
La jeunesse, pilier de l’avenir
S’appuyant sur les enseignements de Baye Niass, Cheikh Bachir a souligné que l’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse. Mais il a précisé qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle jeunesse, mais d’une jeunesse instruite, cultivée, disciplinée et porteuse de valeurs morales.
Un jeune sans savoir ni éducation est comparable à un arbre sans fruit, a-t-il averti. Pour lui, l’acquisition du savoir doit être la première quête des jeunes, non pas seulement dans le domaine religieux, mais aussi dans les sciences modernes, car Dieu a ordonné la recherche de la connaissance dans toutes ses dimensions.
Baye Niass, un modèle pour la quête du savoir
Revenant sur l’exemple de son illustre grand-père, Cheikh Bachir Cissé a rappelé que Baye Niass a exhorté ses disciples à aller chercher le savoir, même jusqu’en Chine. Entre 21 et 24 ans, il avait déjà rédigé son ouvrage intitulé La discipline du disciple, montrant par son parcours la voie de l’effort intellectuel et spirituel.
Le premier savoir à rechercher est la connaissance de Dieu, le Créateur, mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut aussi exceller dans toutes les sciences pour participer au progrès de la société, a-t-il expliqué.
Le respect et la discipline comme fondements
Le conférencier a insisté sur l’importance du respect dans la vie du jeune. Le respect est une lumière qui éclaire l’avenir, a-t-il affirmé, invitant les jeunes à prendre pour modèles des figures au comportement exemplaire.
Il a également mis en garde contre les dérives telles que la drogue, l’alcool, la cigarette et toutes les pratiques destructrices du corps et de l’esprit. Pour lui, la jeunesse doit être sobre, disciplinée et tournée vers des valeurs constructives.
Les jeunes, acteurs de toutes les révolutions
Cheikh Bachir Cissé a rappelé que les grandes transformations de l’histoire ont toujours été portées par la jeunesse. Même l’Islam s’est propagé grâce aux jeunes compagnons du Prophète (PSL). En Afrique, pendant la période coloniale, ce sont aussi les jeunes qui ont résisté, aux côtés de figures comme Baye Niass, Cheikh Ahmadou Bamba ou Lat Dior, a-t-il déclaré. Il a insisté sur le rôle décisif de la jeunesse dans les luttes sociales, politiques et spirituelles, hier comme aujourd’hui.
Le guide spirituel a appelé les jeunes à s’unir autour de projets communs, de visions partagées et d’objectifs nobles. Il a mis en garde contre le racisme, véritable poison qui divise les peuples, et rappelé que l’Afrique ne pourra s’unir que dans la solidarité et la cohésion.
Ne laissez personne vous manipuler. Soyez concentrés, objectifs, et évitez de détruire les biens du peuple. Votre rôle est de bâtir et non de détruire, a exhorté Cheikh Bachir Cissé, plaçant la jeunesse au cœur du combat pour un développement durable et une Afrique unie.
Cheikh Thiam











