Congrès de l’UMS : Ousmane Diagne au juge Ousmane Chimère Diouf « Ne pas confondre critique et discrédit » et l’appel à des institutions fortes pour bâtir une postérité durable
La salle de conférence du Palais de Justice de Dakar a accueilli, ce samedi 9 aout 2025, l’Assemblée générale ordinaire de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS), un rendez-vous annuel stratégique pour la corporation. Au-delà des délibérations statutaires, la rencontre a été dominée par une séquence d’échanges d’une rare franchise entre le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, et le président sortant de l’UMS, le juge Ousmane Chimère Diouf.
En présentant son rapport moral, le juge Ousmane Chimère Diouf est revenu sur les défis rencontrés au cours de son mandat, notamment la gestion des critiques à l’égard de l’institution judiciaire. Selon lui, si la critique est un droit démocratique et un moteur de progrès, elle devient problématique lorsqu’elle s’accompagne d’attaques systématiques visant à délégitimer le travail des magistrats. Il a dénoncé certains discours politiques jugés excessifs, susceptibles d’éroder la confiance du public dans la justice.
La position du gouvernement : défendre la critique constructive, rejeter le discrédit
Prenant la parole à son tour, le garde des Sceaux a salué la lucidité du discours de son interlocuteur tout en réaffirmant la vision du gouvernement. « Comme vous l’avez justement relevé, Monsieur le Président, notre système judiciaire a fait l’objet de vives critiques ces dernières années. Mais, comme vous l’avez souligné, il ne faut pas confondre critique et discrédit », a déclaré Ousmane Diagne.
Le ministre a reconnu que le système judiciaire, à l’instar de toute institution humaine, est perfectible et ouvert au débat public. Toutefois, il a rappelé que l’État a prévu des mécanismes de recours et de révision des décisions, garantissant que toute contestation se fasse dans le respect de l’institution et des lois.
Insistant sur la place centrale de la justice dans l’architecture institutionnelle, Ousmane Diagne a averti que les campagnes de dénigrement systématique fragilisent l’État lui-même. « La justice est un pilier essentiel de notre jeune République. Nous devons la protéger et l’améliorer, car c’est sur la solidité de nos institutions que repose l’avenir du pays », a-t-il souligné.
Il a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les moyens matériels, humains et techniques de l’appareil judiciaire pour lui permettre de remplir pleinement sa mission dans un contexte de demandes sociales croissantes.
Le ministre de la Justice a adressé ses félicitations à l’équipe sortante de l’UMS pour sa capacité à maintenir des débats institutionnels de qualité, sans verser dans l’agitation. Il a invité la nouvelle équipe dirigeante, qui sera élue au terme de l’Assemblée générale, à capitaliser sur l’expérience acquise et à poursuivre le dialogue avec l’exécutif dans un esprit de coopération, de sérénité et de responsabilité partagée.
L’Assemblée générale, qui a réuni magistrats, représentants du ministère de la Justice et partenaires institutionnels, s’est achevée sur une note d’engagement commun : faire de la justice sénégalaise un rempart solide de l’État de droit et un moteur de confiance pour les citoyens.
Cheikh Thiam
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