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Escroquerie présumée à Colobane

Une femme jugée pour la location illégale d’une cantine à 5,5 millions FCFA, verdict attendu le 3 juillet

Le tribunal de grande instance de Dakar a examiné, ce jeudi 26 juin 2025, une affaire d’escroquerie mettant en cause Madame Senghor, née en 1995, poursuivie pour avoir perçu la somme de 5 500 000 francs CFA en contrepartie de la location d’un bien immobilier dont elle n’avait pas la propriété juridique. Le litige porte sur une cantine située dans le quartier de Colobane, que la prévenue aurait indûment mise en location à Monsieur Diagne, en lui présentant un contrat ultérieurement jugé invalide. Le verdict de cette affaire est attendu le 3 juillet prochain.

 

Selon les déclarations de la partie civile, Monsieur Diagne, résident à Colobane et travailleur dans le périmètre de la caserne, c’est au cours de l’année 2024 que Madame Senghor l’aurait approché en lui proposant une opportunité de location d’une cantine, qu’elle prétendait lui appartenir. Dans un premier temps, elle aurait exigé une somme de 8 millions de francs CFA, que Monsieur Diagne déclare avoir refusée, faute de moyens. Quelques jours plus tard, l’offre est revue à la baisse, la prévenue lui propose un nouvel accord à hauteur de 5 500 000 francs CFA. En contrepartie, un contrat de bail de cinq ans, non renouvelable, assorti d’un loyer mensuel de 50 000 francs CFA, lui est présenté.

Des doutes exprimés face à une légitimité incertaine

Monsieur Diagne explique avoir exprimé des réserves sur la légitimité de la détentrice du bien, notamment en raison de rumeurs persistantes et d’avertissements émanant de son entourage. Il confie avoir évoqué, à plusieurs reprises, les doutes qui entouraient l’identité réelle du propriétaire de la cantine, surtout en raison de la personnalité de l’époux de la prévenue, connu pour son tempérament difficile. Interrogée sur la légalité de la transaction, Madame Senghor l’aurait rassuré, n’en affirmant qu’il n’y ait aucun problème est que les critiques portées contre elle était infondées.

 

Malgré les mises en garde de proches qui l’avaient averti que la cantine n’appartenait pas à Madame Senghor, Monsieur Diagne déclare avoir conclu la transaction, convaincu par les propos rassurants de cette dernière. Toutefois, après signature du contrat et paiement intégral du montant convenu, il affirme avoir découvert que le document contractuel n’avait aucune valeur juridique. Il soutient que Madame Senghor lui aurait ensuite avoué que son mari était en réalité le bénéficiaire de la somme encaissée, laquelle aurait été utilisée pour financer son départ en Espagne, à hauteur de trois millions de francs CFA.

Une ligne de défense fondée sur l’autorisation conjugale

À la barre, Madame Senghor a tenté de se justifier en affirmant que la cantine avait été construite par son époux avant son départ à l’étranger, et qu’il lui aurait donné l’autorisation de la mettre en location. Elle admet cependant qu’elle n’avait jamais vérifié la régularité du titre de propriété de son mari, qu’elle croyait être en règle. La prévenue reconnaît également avoir transféré la somme perçue à son époux, sans avoir pris la précaution de s’assurer de la validité de la transaction auprès des autorités compétentes.

Le parquet, dans ses réquisitions, a insisté sur le fait que la prévenue avait été avertie à plusieurs reprises de son absence de droits légaux sur le bien en question. Il rappelle que Madame Senghor a reconnu avoir reçu les fonds sans titre de propriété valable, et que le contrat signé avec Monsieur Diagne ne repose sur aucune base juridique. En conséquence, le ministère public a requis une peine de six mois d’emprisonnement, dont un mois ferme, estimant que les faits sont constitutifs du délit d’escroquerie tel que défini par la loi pénale.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le jeudi 3 juillet 2025.

Cheikh Thiam

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