Dans une atmosphère marquée par des échanges intenses et des divergences d’approche sur la politique budgétaire nationale, l’Assemblée nationale du Sénégal a adopté ce samedi 28 juin 2025, la Loi de Finances Rectificative (LFR) pour l’exercice 2025. Sur les 139 députés présents en séance plénière, 126 ont voté en faveur du projet de loi, 11 s’y sont opposés, tandis que 2 se sont abstenus.
Cette adoption survient dans un contexte de redéfinition des priorités économiques du gouvernement, confronté à la nécessité d’ajuster les équilibres budgétaires en raison des nouvelles orientations stratégiques, de la conjoncture financière internationale et des engagements sociaux accrus pris depuis le début de l’année.
Présenté par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le projet rectificatif a été défendu comme un instrument de vérité budgétaire et de réajustement structurel. Selon lui, il s’agit « d’un exercice de sincérité et de responsabilité, qui prend en compte les engagements hérités de la précédente administration tout en intégrant les premiers jalons des réformes en cours ».
La séance, dirigée par le président de l’Assemblée nationale, a été marquée par des interventions contrastées entre les groupes parlementaires. Les députés de la majorité ont salué un budget plus réaliste et mieux aligné sur les urgences nationales, notamment dans les domaines de la souveraineté économique, de la justice sociale et de l’investissement productif.
À l’inverse, certains élus de l’opposition ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une continuité dans les choix économiques du passé, pointant une insuffisante rupture dans l’allocation des ressources publiques. « Cette loi de finances rectificative ne reflète pas les véritables attentes du peuple sénégalais en matière de transformation structurelle », a estimé un député de l’opposition.
Au-delà du vote, cette session budgétaire a également été l’occasion pour plusieurs parlementaires de soulever la nécessité d’une plus grande transparence dans l’exécution budgétaire, ainsi que d’une meilleure accessibilité des documents financiers aux citoyens, notamment dans les langues nationales, comme l’a souligné le député Ala Kane dans son intervention remarquée.
L’adoption de cette LFR ouvre désormais la voie à sa mise en œuvre, dans un contexte où l’efficacité de la dépense publique et le redressement de l’économie nationale sont au cœur des attentes citoyennes.
Cheikh Thiam