Macky ou les élucubrations d’un despote en exil
« Je regrette les propos du Premier ministre qui sont totalement faux et qui ont conduit à une dégradation de la note du Sénégal », a déclaré M. Sall dans une interview accordée lundi 14 octobre à Bloomberg TV à Londres. Pour lui, « la dette a servi à financer les autoroutes et la construction de Diamniadio, une nouvelle ville satellite créée pour décongestionner la capitale, Dakar » Macky Sall souligne : « Il ne faut pas se mettre dans la tête que l’on peut se développer sans dette, ce n’est pas possible. Il ne faut pas confondre emprunter pour financer le développement et parler de surendettement ». Le Président déchu de renchérir : « J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert. Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat ».
Ces dénégations évasives et non chiffrées ont fait les choux gras de la presse d’hier qui tente de redonner à Macky Sall une nouvelle virginité politique. C’est malheureux de voir un chef d’Etat qui vient de quitter,sous la contrainte, le pouvoir mentir laborieusement pour se dédouaner de la situation catastrophique dans laquelle il a plongé le Sénégal avant d’aller se réfugier chez son patron Macron.
Le déficit budgétaire, annoncé à 5,5% du PIB pour la période 2019-2023, est en réalité de 10,4%. Un taux de chômage de 20% ; 15.664 milliards FCFA de dettes àfin 2023, contrairement aux 13.773 milliards FCFA publiés dans le rapport du ministère des Finances sous l’ancien régime, soit 83,7% du PIB. L’incidence de la pauvreté est à 37,5 %. L’indice de développement humain (IDH) classe le Sénégal à la 170e place du tableau de l’IDH publié sur 191 pays. Ce qui veut dire que le Sénégal fait partie des 21 pays les pauvres du monde. Voilà ce que le Président Macky Sall appelle des indicateurs verts. Dans son démenti sur une chaine internationale, il aurait pu donner les véritables chiffres de ses indicateurs verts. Même ses anciens ministres des Finances, de l’Économie et du Budget à savoir Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Ba et Mamadou Moustapha Ba ont fait profil bas depuis que le Premier ministre Ousmane Sonko et ses ministres ont fait la situation du pays sur la base des audits de l’IGF.
Macky Sall déclare avoir décongestionné Dakar avec l’érection de Diameniadio. Jamais, il n’aurait dû construire dans cet endroit qui n’a fait qu’accroitre la macrocéphalie de Dakar tout en l’asphyxiant. Diameniadio, c’est 37 km de Dakar, c’est la porte d’entrée de Dakar. C’est par manque de vision qu’il a transformé ces terres fertiles arables qui devaient nourrir Dakar et une bonne partie du Sénégal en produits horticoles légumiers en bâtiments dont les fissures sont visibles partout. Les pédologues et autres architectes s’étaient littéralement opposés à son projet de construction non utilitaire. Mais nimbé de son orgueil de premier Président à avoir créé une ville nouvelle, Macky a engagé le Sénégal dans des projets non structurants non rentables et qui justifient en grande partie cette montée en flèche de la dette de 2012 à 2024. Presque 13.000 milliards de F CFA ont été empruntés en 12 ans. Et pourtant ce pays est toujours en rouge contrairement aux élucubrations de ce despote en exil à Maroc.
MOUSSA FALL