Éditorial
Par DEMBA NDIAYE
« Vous avez tous constaté dans quelle situation se trouve le pays en seulement six mois… Et pour cause, tous les partenaires qui aidaient le pays se sont arrêtés. Parce qu’ils ne savent plus où va le Sénégal…L’avenir est loin d’être radieux… Ce sera encore pire ». Ainsi disserte et pontifie l’ex-Président, devant ses militants, via WhatsApp. Cet homme, ce n’est ni la modestie ni l’honnêteté qui l’étouffent.
Et quelle est la situation dans laquelle se trouve le pays, Monsieur l’ex-Président ? Il se trouve dans une situation de réparation de vos dégâts commis ces douze dernières années. Oui, ce pays est un grand corps malade dans tous ses organes, du fait de vos politiques de folies infrastructurelles frénétiquement « endettivores ». Vos potions supposées magiques pour soigner l’état lamentable du pays se sont révélées être du poison mortel administré par vous et vos armées de kleptomanes (ministres, DG...) qui aujourd’hui, comme vous, cherchent à fuir le pays pour ne pas avoir à répondre, dans les prochains mois, de leurs actes délictueux, voire criminels. Comme vous, ils cherchent un parapluie parlementaire pour échapper au glaive de la justice républicaine. Contrairement à ce que vousvendez à vos militants à savoir « j’ai accepté de renforcer l’opposition pour éviter une majorité toute-puissante qui pourrait être tentée de mener le pays sur une mauvaise pente ». Cela est un condensé de balivernes et de grossiers mensonges !
Mémoire courte, esprit embrouillé
De quelle opposition parlez-vous Monsieur l’ex-Président-monarque ? Celle que vous vouliez, dont vous rêviez de « réduire à sa plus simple expression »qui est aujourd’hui au pouvoir après vous avoir réduit en un honteux chargé de mission d’un autre monarque qui refuse le verdict des urnes de la gauche française parce que se prenant pour Napoléon. Votre ex-véritableopposition a fini par faire de vous un exilé de luxe dans un royaume qui tolère les dictateurs déchus mais très liquides de leurs rapines. Parce que, l’opposition actuelle, Monsieur l’ex, se compose de fragments de votre « plus grande coalition jamais vue au Sénégal »comme vous aimiez à la décrire et de l’implosion de votre propre parti qui était l’épine dorsale de ce conglomérat d’arrivistes-pilleurs-voleurs-prédateurs.
Il n’y a pas « une opposition » à renforcer, mais des fragments lilliputiens réunis autour de la haine, la haine du duo aujourd’hui au pouvoir après avoir donné un puissant et salutaire coup de balai. Notamment, une haine quasi « épileptique » contre le Premier ministre, Ousmane Sonko. Certains, parmi ces haineux maladifs, ont vraiment plus leur place sur les divans de cabinets médicaux de psychiatres et autres psychanalystes ou psychologues, tant leur haine envers cet homme relève plus de la maladie mentale que de rivalités politiques.
Champ de mines
Monsieur l’ex, vous êtes toujours aussi imbu de votre personne et de vos capacités surfaites. « Renforcer l’opposition pour éviter une majorité toute puissante » dites-vous. ? Que n’avez-vous pas fait pour empêcherla bérézina de votre « grande coalition », de votre candidat que vous avez trahi après l’avoir jeté dans la fosse aux fauves en espérant et jouissant à l’avance de sa décapitation certaine pour votre ennemi intime, le chef des patriotes ? C’était pour renforcer votre camp que de miner le champ de votre poulain que vous aviez désigné la mort dans l’âme, mais « après mûres réflexions et concertations avec les alliés » comme vous l’aviez dit, que de décider en plein vol, de reporter l’élection, d’accuser des juges du Conseil constitutionnel de corruption. Ce sont les victimes de vos errements, d’il y a six mois, qui constituent l’opposition d’aujourd’hui que, dites-vous, vous voulez aider, en « acceptant » de figurer et de diriger une liste électorale avec les lambeaux du Parti dont vous avez fait subir tous les affres imaginables (condamnation, exil forcé…) l’héritier du trône libéral, Karim Wade. Votre exilé ! Le Pds aussi, tout comme votre parti l’APR, est en lambeaux. Vous avez remarqué que vous bousillez tout ce que vous touchez, vous dynamitez toutes les digues, même celles qui sont censées vous protéger. Vous avez aussi accéléré le sabordage du Ps, qui n’a pas résisté à votre anesthésie, et a trouvé refuge chez votre ex-Premier ministre, « chef » de cette opposition de bric et de broc, que vous dites vouloir secourir contre une « majorité toute-puissante ».
Daltonien ou dissimulateur ?
« J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert ». Sacré ex ! « Indicateurs au vert quand il quittait (chassé oui) » bombe-t-il le torse ! Et dire qu’on a supporté ce daltonien douze ans durant ! Qui mélange les couleurs ? Qui confond noirs et verts pâturages ? Surendettement et infrastructures ? Besoins sociaux et gouvernance gabegique ? Vol à grande échelle decopains et copains et redistribution sociale ? Et il assène : « Les résultats des investissements de mon administration sont tellement visibles qu’il ne devrait même pas y avoir de débat ». C’est ce qu’il a essayé vainement de vendre à l’étranger avec l’aide très bien rémunérée d’une certaine presse couchée à ses pieds. Ils ont dit : « le bilan matériel est impeccable, c’est son bilan immatériel qui est discutable ». Lui, ses ministres, ses affidés, sa presse, nous ont vendu cette arnaque.
On a des ponts, des trains (TER), des bus (BRT), alors l’immatériel, c’est un luxe qu’on peut lui passer. Desmilliers d’arrestations, de torturés, d’embastillés, detués (120), ce n’est pas grave ça ? Bon Monsieur, vous êtes un aigri. Vous pleurnichez sur des broutilles, comme pour dire : « La Constitution me donne le droit de vous dire que je ne suis pas d’accord avec vous, de l’exprimer dans les moyens et modes reconnus par cette Constitution sans qu’on ne me prive de ma liberté, sans que votre police et gendarmerie ne me cueillent n’importe où et n’importe quand, ne me torturent sans que la Justice ne rivalise de soumission à vos désirs, et oublie qu’elle doit rendre la Justice en mon nom, au nom du peuple. » On a voulu nous imposer voire nous vendre l’idée absurde que la vie, c’est le ventre et non l’esprit, même si (suprême arnaque), pour la plupart des Sénégalais, c’était ventre vide et libertés bafouées. Et six mois après ses congés forcés qu’il n’a pas dû utiliser à bon escient pour méditer sur sa gouvernance, il va dans une télé d’élite de la finance internationale, pour dire « les résultats sont tellement visibles qu’il ne devrait pas y avoir de débat ». Mais si ! Oh que si ! Il y a débat ! Pourquoi vous avez laissé à chaque Sénégalais, y compris les enfants, une dette de 900.000 F CFA ? Pourquoi vous avez caché les vrais chiffres sur notre économie ? Vous regrettez, dites-vous, les propos du Premier ministre « qui sont totalement faux et qui ont conduit à une dégradation de la note du Sénégal ». C’est ça que vous avez l’intention de vendre aux Sénégalais lors des législatives de novembre prochain ?
On vous attend, Monsieur le prétendant sauveur de l’opposition d’une « majorité toute-puissante ». Vous croyez que les Sénégalais ont oublié vos méfaits et crimes en six mois ? Venez donc battre campagne dans les quartiers et rues des villes, dans les campagnes et pistes impraticables de nos campagnes qui sont toujours dans l’état où vous les aviez laissés. Oui, on est niveau 1 des réparations de vos dégâts : évaluations, état des lieux.
La grande lessive du Parlement
Le niveau 2, ce sera la grande lessive du Parlement et l’installation de femmes et d’hommes dignes de représenter le peuple là où se prennent les décisions et se votent les lois qui protègent les citoyens. Troisième niveau, la chasse aux voleurs (appelez-les sorcières si vous vous voulez vous faire peur et faire pleurer les âmes sensibles) et autres criminels supposés. Ainsi seulement, le vrai processus de réparation des dégâts que vous avez causés au pays va réellement commencer. Une grande lessive se prépare Monsieur le prétendant sauveur de l’opposition. Ce serait d’ailleurs intéressant de savoir ce que pense l’opposition de votre offre mission de sauvetage. À commencer par l’agneau que vous avez sacrifié sur l’autel de vos ambitions contrariées. Sa « nouvelle responsabilité » (tu parles !) ira-t-elle jusqu’à vous excuser le petit meurtre que vous avez tenté d’exécuter à son encontre durant la présidentielle ? Votre parti que vous avez sacrifié et mis en miettes, vous pardonnera-t-il ? Lui dont plusieurs responsables vont passer chez le juge financier, alors que vous, vous vous planquerez derrière votre statut d’ancien chef d’État et votre exil doré ? Vos alliés (esclaves) d’hier que vous avez abandonnés et qui fuient dans un sauve-qui-peut pitoyable, vous pardonneront-ils votre trahison ? Et puis, plus important que tous ces micmacs entre coquins et ex-copains de rapines, les victimes de votre « bilan immatériel » vous laisseront-ils vous pavaner dans les rues, ruelles et pistes de nos contrées,discourant sur la situation du pays ?
Le 3 avril dernier, vous avez fui à bord de notre avion, celui de la République. Le chemin du retour risque d’être périlleux. Et les débris de votre défunt régime cherchent une nouvelle virginité mais qu’ils ne retrouveront jamais ou bien pas de sitôt.
Focus sur le rendez-vous du 17 novembre prochain pour le grand lessivage des restes des débris durégime Sall ! Ainsi, seulement commencera la grande réparation des dégâts causés au pays par les prédateurs d’hier. 2050 commence le 18 novembre !
