Dinañu nekk tey xew na, keneen du feeñ
Les élections législatives du 17 novembre 2024 revêtent une importance capitale pour la sauvegarde des acquis de la révolution citoyenne du 24 mars 2024, et pour poser les bases d’une véritable souveraineté, tant politique, économique que culturelle. L’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, fruit de cette révolution menée par Ousmane Sonko, a symbolisé un renouveau démocratique et un projet de refonte des institutions au Sénégal. Cependant, cette victoire présidentielle n’est que le premier pas vers la consolidation du nouveau pouvoir. Il est impératif que cette transition politique soit soutenue par une majorité parlementaire robuste et qualifiée, capable de porter les réformes nécessaires et de garantir la pérennité des idéaux révolutionnaires.
Ce scrutin ne représente pas seulement un moment électoral de routine. Il est une occasion historique pour cimenter les bases de la révolution citoyenne, qui a permis au peuple sénégalais de reprendre en main son destin politique. La révolution citoyenne, loin d’être uniquement un slogan, reflète une volonté profonde de réformes structurelles visant à impliquer activement les citoyens dans la gestion de leur pays, à renforcer les institutions démocratiques et à promouvoir la justice sociale, la transparence et l’intégrité. L’élection de Bassirou Diomaye Faye a marqué le début de cette ère nouvelle, mais la mise en œuvre de ses promesses et de sa vision, ne pourra se réaliser sans un parlement engagé et responsable.
Le récent rassemblement à l’Arena de Diamniadio, auquel Ousmane Sonko a pris part, en est une preuve éclatante. Ce succès populaire a démontré non seulement la force mobilisatrice du PASTEF, mais également l’adhésion massive du peuple aux idéaux de souveraineté et de transformation. Ousmane Sonko, par sa présence et son engagement, continue de cristalliser cette dynamique citoyenne, symbole d’une rupture nette avec l’ordre ancien.
La quête de la souveraineté politique et le renforcement des institutions démocratiques
L’obtention d’une majorité parlementaire est impérative pour garantir que le projet de souveraineté nationale soit pleinement réalisé. Cependant, cette majorité ne doit pas être vue comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen de concrétiser la volonté populaire exprimée lors de la révolution. Il ne s’agit pas seulement de gouverner, mais de transformer en profondeur les institutions politiques, économiques et sociales du Sénégal. Il est indispensable que cette majorité soit portée par des représentants fidèles aux aspirations citoyennes et qu’elle œuvre à renforcer l’indépendance des organes de régulation, tout en veillant à promouvoir la transparence et l’obligation de rendre des comptes.
La souveraineté politique est indissociable de la participation citoyenne. Il est essentiel de sensibiliser la population à ses droits et responsabilités, en l’encourageant à s’impliquer davantage dans le processus politique. Seul un peuple éduqué et informé peut véritablement défendre ses intérêts face aux défis du développement et d’un monde en pleine mutation. Cette campagne électorale doit être l’occasion de renforcer cette alliance avec le peuple, car la souveraineté ne peut se réaliser pleinement que lorsque les citoyens se reconnaissent dans les décisions prises en leur nom.
Les enjeux de la souveraineté économique
Outre la souveraineté politique, les législatives de novembre 2024 posent également la question de la souveraineté économique du Sénégal. Ce pays, comme beaucoup d’autres en Afrique, demeure largement dépendant économiquement des puissances étrangères notamment la France et des institutions financières étrangères. De plus, l’économie sénégalaise est marquée par la domination des investissements étrangers dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, l’énergie, l’éducation, la culture, la santé et les télécommunications, créant une dépendance dangereuse qui compromet la souveraineté nationale.
La persistance du franc CFA, en particulier, constitue une entrave majeure à cette souveraineté. Symbole persistant de la domination coloniale française, le franc CFA est arrimé à l’euro, ce qui rend les économies de la Zone franc moins compétitive à l’export et favorise les importations. Cela creuse le déficit commercial et renforce la dépendance vis-à-vis des pays étrangers. Nombreux sont les économistes qui soulignent l’impact négatif de cette monnaie sur la capacité des pays africains à gérer de manière autonome leurs politiques économiques. Une sortie du franc CFA permettrait de mettre en place une monnaie adaptée aux réalités économiques du Sénégal et de ses partenaires africains de la zone.
Cette sortie du franc CFA doit s’accompagner d’un contrôle renforcé des ressources naturelles du pays. Le Sénégal, riche en gaz et en minerais, doit reprendre la main sur l’exploitation de ses ressources, en veillant à ce qu’elles profitent directement à sa population. Le Sénégal doit s’intégrer pleinement dans la chaîne de valeur de l’exploitation de ses ressources naturelles pour maximiser les retombées économiques et créer des emplois locaux. En valorisant ses richesses au-delà de l’extraction brute, le pays peut renforcer sa souveraineté économique et assurer un développement durable pour les générations futures. La corruption et la mauvaise gestion constituent des obstacles à cet objectif. Il est donc impératif de garantir une gestion transparente des ressources naturelles et de veiller à ce qu’elles soient utilisées au service du développement national.
Un projet de société pour une souveraineté totale
Le projet politique ne se limite pas à l’obtention du pouvoir, mais vise à refonder l’État en mettant le peuple au centre des décisions. En renforçant l’alliance avec les citoyens, nous consolidons non seulement la souveraineté politique, mais aussi la souveraineté économique. Le parlement à construire sera un outil entre les mains du peuple pour réaliser ces objectifs et garantir que les intérêts du pays priment toujours sur les intérêts étrangers ou les lobbies économiques.
Dans cette bataille décisive pour l’avenir du Sénégal, il est crucial de comprendre que la bourgeoisie compradore et la classe politico-bureaucratique, incarnées par des figures comme Macky Sall et Amadou Ba, représentent les derniers bastions d’un ordre ancien néocolonialiste. Ces élites, complices des intérêts étrangers, ont toujours œuvré pour maintenir le pays dans une dépendance économique et politique, perpétuant ainsi la servitude imposée par les puissances extérieures. Leur défaite est impérative pour briser définitivement les chaînes du néocolonialisme et ouvrir la voie à une véritable souveraineté. Ils ne sont que les relais d’un système mondial en déclin, et il est de notre devoir, en tant que peuple, de les vaincre pour faire triompher les idéaux de la révolution citoyenne et redonner au Sénégal son autonomie dans la gestion de ses ressources et de son avenir.
Il est donc crucial de ne pas limiter la campagne électorale à une simple quête de sièges parlementaires. Le succès du projet dépend d’une majorité parlementaire certes, mais surtout de la confiance continue du peuple sénégalais, qui doit voir en cette campagne une prolongation directe de la révolution citoyenne menée par Ousmane Sonko. Cette révolution a donné naissance à une dynamique nouvelle où le peuple s’est réapproprié son destin politique, et il est fondamental que cette alliance soit maintenue et renforcée au-delà du cadre électoral.
Consolidons l’alliance avec le peuple, le seul souverain
Cette campagne doit être un moment de dialogue intense avec le peuple. En tant qu’acteurs de la révolution, nous devons constamment réaffirmer que notre projet politique est un projet de souveraineté populaire. Le peuple est la seule source de légitimité du pouvoir, et c’est en le gardant à nos côtés que nous pourrons bâtir un avenir fondé sur la souveraineté politique, économique et culturelle. Le succès de notre projet ne repose pas seulement sur une majorité à l’Assemblée nationale, mais sur la confiance et la mobilisation constante des citoyens. Chaque pas vers la souveraineté, chaque réforme, chaque décision doit être ancré dans une concertation avec le peuple, afin qu’il se sente impliqué dans les transformations de son pays.
Le dialogue permanent, la transparence, et l’implication citoyenne doivent être au cœur de notre stratégie politique. Le peuple, en tant que souverain, doit jouer un rôle central dans la définition des priorités nationales, qu’il s’agisse des réformes économiques ou de la gestion des ressources naturelles. Seule une alliance forte avec le peuple pourra garantir la légitimité et la longévité des réformes à venir.
En conclusion, bien que Macky Sall, Amadou Ba, et Barthélemy Dias seront de la partie, leur présence ne sera qu’une formalité. Macky Sall, ce chef d’orchestre d’un néocolonialisme dépassé, viendra peut-être nous offrir ses dernières notes dissonantes, mais l’orchestre est déjà en train de quitter la scène. Quant à Amadou Ba, l’éternel technocrate sans éclat, il tentera sûrement une dernière acrobatie pour sauver un système qu’il a servi avec une fidélité aveugle, mais il trébuchera avant même de monter sur la piste. Et Barthélemy Dias, avec ses coups de gueule de fausse révolte, jouera encore les rebelles sans cause de salon, mais sa révolte sonnera creux comme toujours. Dinañu nekk tey xew na, keneen du feeñ ! Ils seront là, mais tout est déjà plié. Le peuple a déjà tourné la page de ces marionnettes du passé. Le peuple a choisi sa voie, celle de la souveraineté, de la transparence et de la justice sociale. Rien ne pourra entraver cet élan vers un Sénégal nouveau, car la victoire du peuple est inéluctable.
Félix Atchadé