À Médina Baye, Ousmane Sonko : Le premier acte de développement, c’est de ne pas détourner l’argent du peuple, et le khalife souligne : Le Sénégal a besoin de dirigeants courageux et engagés, et vous en avez fait preuve
À l’approche du Gamou, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu, ce samedi 30 août 2025, à Médina Baye Niasse, dans la région de Kaolack. Accueilli par le khalife général, Cheikh Mahi Ibrahima Niasse, il a échangé avec la communauté sur les défis du Sénégal et a présenté les grandes lignes du Plan de Redressement Économique et Social du gouvernement.
Dans son allocution, Ousmane Sonko a rappelé ses liens anciens avec Médina Baye, soulignant l’accueil constant que lui a réservé le khalife, même dans les moments difficiles de son parcours politique. Depuis que j’étais dans l’opposition, le khalife m’a toujours ouvert ses portes. Chaque rencontre avec lui m’a permis de constater qu’il est non seulement un guide spirituel, mais aussi un homme de savoir, visionnaire, qui n’a cessé de prôner la souveraineté alimentaire et l’indépendance du Sénégal. Pour moi, Cheikh Mahi est un père, un guide, un ami, a déclaré le Premier ministre.
Expliquant sa présence à Médina Baye, Ousmane Sonko a précisé qu’il représentait le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, de retour récemment de voyage officiel. « Le président m’a chargé de venir porter son message à Médina Baye dans le cadre des préparatifs du Gamou 2025, afin de témoigner toute l’attention que l’État accorde à cette importante commémoration religieuse », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également rendu hommage au khalife, présenté comme « un éducateur infatigable, qui consacre sa vie à l’enseignement, au tafsîr du Coran, à l’analyse des grandes questions du monde et à une diplomatie religieuse qui honore le Sénégal ».
La place du Gamou et le rôle des guides religieux
Ousmane Sonko a insisté sur la portée spirituelle et sociale du Gamou, moment de recueillement et de cohésion autour de la mémoire du Prophète Mohammed (PSL). Il a rappelé que les guides religieux constituent un socle pour l’unité nationale.
« Opposants comme dirigeants, nous devons tous protéger et respecter nos guides religieux. Leur mission transcende les clivages politiques. Ils appartiennent à la Nation tout entière et leur rôle doit être préservé », a-t-il souligné.
Abordant la situation nationale, le Premier ministre a dressé un constat sévère des décennies passées : perte de souveraineté, mauvaise gestion des ressources, endettement excessif et contrats désavantageux signés avec des partenaires étrangers. Aujourd’hui, la dette publique dépasse 118 % du PIB. Même le FMI l’a confirmé. Face à cela, nous devons impérativement redresser le pays. C’est tout le sens du plan que nous avons présenté au peuple sénégalais, a-t-il expliqué.
Il a insisté sur l’importance de la transparence et de la bonne gouvernance : « Le premier acte de développement, c’est de ne pas détourner l’argent du peuple. Nous avons entamé une renégociation ferme de tous les contrats qui compromettent nos intérêts, quitte à ce que certaines entreprises saisissent les juridictions internationales. L’intérêt du Sénégal passe avant tout. »
La question des inondations et les priorités locales
Le Premier ministre a également abordé la problématique des inondations, un fléau qui touche particulièrement la région de Kaolack. Nous voulons un Sénégal où aucun citoyen ne vivra plus sous les eaux. Sous l’ancien régime, plus de 800 milliards de francs CFA auraient été dépensés en dix ans pour lutter contre les inondations. Nous allons publier les rapports pour que la vérité soit connue. L’État prendra ses responsabilités afin de trouver des solutions durables, a-t-il affirmé.
Ousmane Sonko a sollicité les prières du khalife et de toute la communauté musulmane pour la réussite du Sénégal. En réponse, Cheikh Mahi Niasse a magnifié l’engagement du Premier ministre et l’a assuré de son soutien spirituel.
Nous prions pour que vos efforts aboutissent à un changement profond, à la restauration de la souveraineté nationale et à la protection des ressources du pays. Le Sénégal à besoin de dirigeants courageux et engagés, et vous en avez fait preuve », a déclaré le khalife.
Cheikh Thiam











