La campagne électorale a démarré dimanche dernier au Sénégal et à l’étranger en Afrique et dans le reste du monde. Les responsables principaux des 41 listes en compétition ont trois semaines pour sillonner les quatre coins du Sénégal pour convaincre les électeurs des profondeurs sociales, culturelles, économiques. Il faudra aux leaders des plans stratégiques pour leur déploiement et leur communication sociale. Deux leviers indispensables à une campagne réussie. Le Plan stratégique du déploiement constitue le levier fondamental pour aller à la rencontre des citoyens. Il sera question d’un Plan de mobilisation et d’occupation du terrain dans les 14 régions du Sénéchal. Ce plan organisationnel doit être le fil conducteur des meetings nationaux et régionaux, des visites de proximité dans les foyers, les marchés, les lieux publics et les points de presse périodiques.
Le plan stratégique est indispensable à une direction de campagne, à sa tête de liste et aux équipes régionales. Ce plan est une feuille de route de la planification des activités de campagne. L’équipe de campagne devrait également mener un travail de réflexion au sujet des thèmes de campagne. Les thèmes de campagne vont de l’objectif stratégique aux objectifs régionaux, départementaux et communaux du programme de campagne des législatives. La réussite d’une campagne dépend fortement de la pertinence et de la maitrise des thèmes de campagne, des capacités d’organisation, de mobilisation, de planification et d’animation pendant deux à trois semaines. On comprend aisément pourquoi, les partis et coalitions se distinguent avant tout par les moyens organisationnels, techniques et humains. Beaucoup de prétendants vont démissionner ou disparaitre de la scène avant la fin de la première semaine pour des raisons objectives relevant des défaillances organisationnelles, de la planification et de l’absence de réflexion. La première journée de campagne est un baromètre pour mesurer l’importance du plan et la maitrise des thématiques de campagne. Le Pastef a organisé un meeting national à Thiès et dans les départements de Dakar, Ziguinchor, Saint-Louis et ailleurs. Il a prouvé ses capacités organisationnelles. Ousmane Sonko a confirmé son leadership national et régional à travers son trajet le menant à Thiès et son 0influence sur ses partisans, alliés et des pans de l’opinion publique.
Les directoires des listes de l’opposition se sont confinés dans un département ou dans une commune. Pratiquement, les meetings nationaux de l’opposition ont été absents de maniéré notoire. Aucun dirigeant de l’opposition n’a réellement marqué l’opinion pendant la première journée de campagne des législatives. En termes de programme de campagne, le Pastef fait également la différence avec une présentation des enjeux politiques des législatives et du tournant de l’ère du Sénégal 2050.
Pendant la première journée, l’opposition n’aura fait que la critique systématique du pouvoir des patriotes et dénoncé les conditions de vie des Sénégalais. Elle est certes dans sa posture naturelle. Nous sommes juste au début d’une longue et âpre campagne électorale avec ses rebondissements. Les Sénégalais attendent plus de dynamismes dans les régions, plus de réflexion et de propositions en matière de gouvernance institutionnelles et de développement endogène. Il ne faudra point décevoir cette forte demande électorale. Les citoyens souhaitent un débat d’idées et la réconciliation avec une autre manière de faire et de penser la politique et la citoyenneté. La sanction électorale aux législatives 2024 risque d’être plus dure que la présidentielle 2024. L’effondrement parlementaire des anciens partis constitue une menace sérieuse pour toute l’opposition à la recherche de sa recomposition et de sa crédibilité.
MAMADOU SY ALBERT