Les affrontements violents mardi 11 février 2025 entre étudiants et forces de défense à l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) ont connu une nouvelle tournure. L’étudiant en 2e année en Licence Mathématiques et informatique à l’unité de formation et de la recherche (UFR) des Sciences et Technologies (SET), par ailleurs, président de l’amicale des étudiants ressortissants de Pikine à Thiès (AERP), Mamadou Mady Ndiaye a perdu l’usage de son œil gauche à la suite des affrontements hier avec les forces de l’ordre. Sur ce, l’amicale des étudiants ressortissants de Pikine à Thiès a tenu à informer l’opinion publique, nationale et internationale qu’un des leurs a été victime d’une agression violente lors des récentes manifestations, dans le cadre des grèves en cours. « Notre camarade Mamadou Mady Ndiaye a été gravement blessé par un projectile lancé par les forces de l’ordre, qui lui a causé la perte de son œil gauche », informe le président de la commission sociale, Samba Tall dans un communiqué.
« Un acte criminel d’une brutalité inqualifiable »
Dans le même registre, M. Tall et ses camarades d’étudiants ont annoncé une plainte contre X afin que « justice soit rendue et que les responsables de cet acte soient identifiés et poursuivis », ajoutent-ils dans un document rendu public. Et de poursuivre : « Nous continuerons à défendre la liberté d’expression et de manifestation, et à lutter contre toute forme de violence policière ». Toujours dans la même dynamique, la Conférence des amicales d’étudiants de l’Université Iba Der Thiam de Thiès a exprimé son indignation et sa colère face à cette situation alarmante qu’elle qualifie « barbare et lâche » et qui a entraîné la perte d’un œil chez un étudiant. « Cet acte criminel, d’une brutalité inqualifiable, constitue une violation flagrante des droits fondamentaux et un affront aux principes les plus élémentaires de l’État de droit », a déclaré le président Adama Sow Kébé.
Cette organisation estudiantine, en l’occurrence la Conférence des amicales d’étudiants de l’UIDT, s’est fendue d’un communiqué pour interpeller directement le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier Ministre, Ousmane Sonko. « Nous refusons que l’Université, temple du savoir et bastion de la pensée critique, soit transformée en terrain d’expérimentation pour la répression policière et la violence institutionnelle. Nous assistons à une escalade dangereuse où ceux qui sont censés garantir la sécurité se muent en bourreaux d’étudiants sans défense », dénoncent-ils. « Cette tragédie ne sera pas une simple statistique. Elle est une ligne rouge qui ne sera pas franchie ».
MALICK SARR GUÈYE
(Correspondant)