Le ministre du Travail, de l’Emploi et des relations avec les institutions Yankoba Diémé, a annoncé une réforme ambitieuse du code du travail sénégalais, datant de 1997. L’objectif est de moderniser le cadre juridique pour répondre aux évolutions économiques et sociales, tout en garantissant une protection accrue des travailleurs. Flexibilité sécurisée, égalité des genres et lutte contre les abus contractuels figurent parmi les priorités d’un processus qui culminera par un dialogue national début 2025.
Invité de l’émission matinale Salam Sénégal sur la RSI, le ministre du Travail, Yankoba Diémé, a dévoilé hier les ambitions du gouvernement pour réformer le code du travail, un texte jugé obsolète depuis 1997. Cette refonte, demandée par le président de la République Bassirou Diomaye Faye, vise à adapter la législation aux nouvelles dynamiques économiques et sociales, telles que l’essor du télétravail, l’exploitation des ressources naturelles et les avancées technologiques.
Yankoba Diémé a insisté sur la volonté de concilier souplesse économique et protection sociale. « Il s’agit d’instaurer une flexibilité sécuritaire plutôt qu’une flexibilité de l’emploi », a-t-il déclaré, expliquant que cette démarche vise à répondre aux exigences du marché tout en préservant les droits des travailleurs. Le ministre a également évoqué l’intégration de mesures innovantes pour mobiliser l’épargne des salariés, notamment via l’Institution de Prévoyance de Retraites du Sénégal (Ipres), en s’inspirant de modèles en vigueur dans certains pays développés.
Un dialogue national attendu début 2025
Parmi les priorités, la réforme accorde une attention particulière aux droits des femmes, notamment en état de grossesse, avec des mesures visant à améliorer les congés de maternité. Les abus liés aux contrats précaires et à l’intérim figurent aussi parmi les problématiques à réguler de manière stricte.
Le ministre a appelé à une réforme du recrutement, privilégiant les compétences et bannissant toute discrimination basée sur des critères personnels. Pour garantir une réforme représentative des attentes de toutes les parties, Yankoba Diémé a assuré que syndicats, experts nationaux et autres acteurs participent activement aux discussions en cours. Un dialogue national sera organisé au premier trimestre 2025 pour sceller un accord tripartite entre le gouvernement, le patronat et les syndicats.
Dans un appel à la patience et au pragmatisme, le ministre a conclu : « Le changement prend du temps, mais il est essentiel pour construire un cadre de travail juste et moderne. » Avec cette réforme, le Sénégal s’apprête à moderniser son code du travail pour relever les défis contemporains tout en renforçant l’équité et la protection sociale.
MOUSSA FALL