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Diffusion de contenus sensibles : les déclarations d’Abdou Nguer devant le 3e cabinet

 

Le chroniqueur Abdou Nguer a été entendu ce vendredi 4 mars 2025 par le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Cette audition au fond intervient dans le cadre de l’information judiciaire ouverte contre lui pour diffusion de fausses nouvelles, offense au chef de l’État, et apologie d’un crime ou d’un délit. Des faits qui remontent au mois de mai dernier, période à laquelle il avait été extrait de sa cellule pour être inculpé. Il reste actuellement détenu dans une autre affaire distincte.

 

Des propos assumés, mais nuancés

Durant l’audition, le magistrat instructeur a confronté Abdou Nguer à plusieurs extraits vidéo tirés de ses interventions sur les réseaux sociaux, principalement des publications dans lesquelles il abordait la gouvernance actuelle. D’après des sources judiciaires consultées par Seneweb, l’inculpé a reconnu sans équivoque être l’auteur des déclarations visées par la procédure.

 

Toutefois, il a tenu à préciser que ses propos relevaient, selon lui, d’une critique citoyenne et constructive, sans intention de nuire à l’image des institutions républicaines ni de porter atteinte aux personnalités qui les incarnent. « Mon objectif était d’inviter les autorités à améliorer leur action publique », a-t-il déclaré en substance, niant toute visée malveillante ou diffamatoire.

 

Une seconde procédure en cours autour du décès du magistrat Badio Camara

Parallèlement à ce dossier, Abdou Nguer est également cité dans une autre affaire en instruction. Elle concerne la mort de l’ancien président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara. Dans ce volet, il est à nouveau poursuivi pour diffusion présumée de fausses informations, notamment en lien avec des contenus circulant sur les réseaux sociaux à propos des circonstances du décès du haut magistrat.

 

Le juge s’intéresse particulièrement à une vidéo diffusée sur le compte TikTok intitulé « Abdou Nguer Seul », appelant à une autopsie du défunt. Ce contenu, devenu viral, alimente une vague de spéculations ayant conduit à l’ouverture d’une enquête parallèle.

 

Un co-inculpé identifié et entendu

Dans cette même procédure, un autre individu, Pape Amadou Ndiaye Diaw, a également été auditionné par le juge instructeur. Il est soupçonné d’être l’administrateur du compte TikTok en question, à travers lequel les vidéos controversées auraient été publiées. Les investigations cherchent à établir les responsabilités exactes de chacun des protagonistes dans la diffusion et la conception de ces contenus.

 

Les prochaines étapes de l’instruction devraient permettre de déterminer si ces publications relèvent de la liberté d’expression ou constituent effectivement des infractions pénales au regard du Code de la presse et des lois en vigueur.

Cheikh Thiam

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