Le débat politique vogue depuis l’arrivée du Pastef au pouvoir entre la volonté de transformer radicalement le Sénégal par une gouvernance de rupture systémique et les interprétations des intentions prêtées à tort aux patriotes pendant leur longue marche vers le sommet de l’Etat et la critique systématique des décisions et actes de la majorité présidentielle patriotique. C’est la ligne de fracture des frontières partisanes, des démarcations politiques entre les partisans du pouvoir et leurs adversaires se réclamant des oppositions. Ce clivage entre transformateurs en herbe et interpréteurs de la marche du Sénégal sous le règne des patriotes est notoirement manifeste à propos de nombreux sujets d’actualité politique, économique, sociale, culturelle, religieuse et internationale. Les acteurs politiques et de la société civile se positionnent ainsi suivant le choix de la rupture ou le choix de l’interprétation du sujet du jour. Le dernier exemple est livré par l’annonce du départ des ouvriers agricoles sénégalais pour l’Espagne et celui de ressortissants sénégalais pour se rendre au Qatar.
Les critiques contre la décision gouvernementale ont fusé de tous les côtés. Qui pour passer au crible de la critique la ruée vers les lieux du bureau en charge de l’enrôlement des candidats saisonniers à l’émigration. Qui pour épingler le désarroi continue de la jeunesse angoissée par un avenir incertain. Qui pour dénoncer des promesses d’emploi non respectées par le Pastef. Qui pour fustiger la souveraineté illusoire promise. Toutes ces critiques superficielles quant à leur profondeur sont du domaine de l’interprétation de la portée des offres d’emploi de l’Espagne ou du Qatar. À l’opposer des interprétations désinformant volontairement l’opinion, on a la sage décision gouvernementale organisant le départ des ouvriers dans le cadre d’un partenariat et des conventions de travail migratoire liant les partenaires. Trouver du travail à des jeunes sénégalais, créer les conditions d’un transfert de compétences techniques et professionnelles participent naturellement au processus global de la transformation des conditions de vie des jeunes au Sénégal et à l’étranger, à l’épanouissement des bénéficiaires et des familles souvent démunies.
La transformation même pour un temps court laps de temps du statut social des bénéficiaires est un progrès social et professionnel signifignificatif que tout sénégalais devrait soutenir et encourager. C’est simplement, le réflexe du bon sens. L’agriculture sénégalaise pourrait également bénéficier à terme de cette approche de coopération et de la mobilité de la main d’œuvre locale. Parallèlement à ce choix de coopération dans le respect strict des souverainetés, le Ministère de l’Agriculture travaille la problématique de la transformation des filières agricoles et de l’élevage. L’envoi de travailleurs agricoles sénégalais dans ce secteur névralgique n’est point antinomique à la stratégie de transformation de l’agriculture et l’industrialisation pour ce qui concerne le Qatar. Encore moins à la souveraineté économique, alimentaire, sanitaire technologique. Cet exemple montre suffisamment les faiblesses des arguments peu convainquant de l’interprétation farfelues des options gouvernementales es demandeurs d’emplois se ruent en masse sur les lieux. Les critiques ne voient guère l’impératif de résoudre une demande sociale si pressante. Dans ce sillage des interprétations abusives des options étatiques, la question de la souveraineté constitue un autre exemple.
La souveraineté ne signifie guère l’autarcie. Laisser partir travailler des sénégalais à l’étranger ne saurait être le signe d’un quelconque abandon de souveraineté nationale ou de promesses non tenues à la jeunesse. La Diaspora sénégalaise éparpillée entre plusieurs continents démontre à souhait son attachement à sa nationalité, à la souveraineté politique et économique du Sénégal et de l’Afrique. Il en sera de même pour les Sénégalais en Espagne et au Qatar. La souveraineté n’est, ni négociable, ni marchandables avec des pays étrangers. La souveraineté est un choix d’orientation politique libre et pleinement assumé. Il s’agit de définir son orientation et de trouver des partenariats suivant les secteurs, les intérêts de son pays et de son continent. On pourrait multiplier les exemples de polémiques récurrentes stériles traduisant la confrontation régulière entre les partisans de la volonté de transformation et ceux qui choisissent les interprétations à l’emporte pièces. Tout laisse penser que les adversaires du pouvoir politique actuel n’ont pas suffisamment compris la rupture de paradigmes politiques et éthiques. Le Pastef est plus que jamais dans les dynamiques de la rupture avec la vision de l’ancien systéme et ses modes de gouvernance. Les sénégalais adhérent à cet impératif de changements profonds de gouvernance et des mentalités. Il faut changer la manière de penser et de faire la politique. Certains acteurs politiques et de la société civile sont apparemment plombés par les stéréotypiques des époques antérieures.
Le Pastef n’est plus à l’époque du Projet et des promesses. Le référentiel du Sénégal 2050 est désormais le socle des politiques publiques définies par le Chef de l’Etat et mis en oeuvre par le chef du gouvernement. Le temps du Pastef est à l’heure des réalisations transformatrices de la gouvernance politique et économique. La critique n’est pas du domaine de l’interprétation subjectiviste des intentions, des actions de développement ou des promesses du Projet originel du Pastef. La critique objective devrait se nourrir d’analyses conduisant à des propositions alternatives réfléchies et pertinentes. Il est temps d’entrer dans l’ère de la transformation du Sénégal des ruptures avec des discours coupés des réalités et des aspirations des populations, singulièrement, de la jeunesse sénégalaise assoiffée de savoirs, de savoir-faire, de savoir’ être et de changer son pays, l’Afrique et le monde. Ce n’est point étonnant si aujourd’hui des pans entiers du Sénégal et de l’Afrique se retrouvent et soutiennent sous des formes variées les orientations majeures du Pastef et de la majorité présidentielle.
Quel est le parti qui a cette influence sur la jeunesse ? Quel dirigeant politique a aujourd’hui l’influence du Président du Pastef Ousmane Sonko ? La réponse est évidente. On comprend la souffrance morale de certains responsables et militants qui ont tout investi pour barrer la route au pouvoir d’Ousmane Sonko et à son parti. Cette bataille est perdue. Il faut digérer les défaites politiques successives et savoir tourner la page des discours décousus et sans intérêt pour le développement du Sénégal. Nos acteurs politiques et de la société civile devraient mieux comprendre les mutations politiques en cours et se mettre à l’école de la véritable transformation du Sénégal et du monde. L’art de la politique de transformation, c’est la capacité à lire lucidement les mutations de sa société, à s’adapter aux aléas et aux réalités en perpétuels mouvements.
MAMADOU SY ALBERT