Le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli ce jeudi 19 juin 2025, une Journée de réflexion stratégique majeure, organisée par la Délégation générale à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU). Placée sous le thème visionnaire « Sénégal 2050 : vers des villes nouvelles intelligentes et inclusives les leçons de Diamniadio et du Lac Rose », cette rencontre a marqué un tournant dans la réflexion sur l’avenir urbain du pays.
Un cadre d’échanges pour une vision prospective
Experts nationaux et internationaux, représentants de l’État, partenaires au développement, membres du secteur privé et acteurs de la société civile se sont réunis pour partager leurs analyses, leurs expériences et leurs propositions autour de l’aménagement durable du territoire national. Les discussions ont notamment porté sur les innovations urbaines, les modèles de gouvernance, l’intégration socio-économique et la durabilité environnementale des villes nouvelles en gestation.
À travers des panels de haut niveau, des témoignages d’acteurs de terrain et des débats ouverts, l’objectif était clair : tirer les enseignements des expériences de Diamniadio et du Lac Rose afin de mieux penser les futures politiques d’aménagement urbain à l’horizon 2050.
Ahmadou Al Aminou Lo : « Nous ne cacherons plus les chiffres au Sénégal »
Prenant la parole lors de la cérémonie officielle, le ministre de l’Aménagement du Territoire, Ahmadou Al Aminou Lo, a lancé un message fort sur la transparence dans la gouvernance des projets urbains. « Nous ne cacherons plus les chiffres au Sénégal », a-t-il affirmé, dénonçant les pratiques opaques du passé. Le ministre a insisté sur la nécessité de rendre publics les indicateurs de performance, les données financières et les résultats des projets pour instaurer une culture de responsabilité et de redevabilité.
Selon lui, cette transparence est une condition indispensable pour renforcer la confiance des populations, rassurer les investisseurs et mobiliser l’ensemble des parties prenantes autour des grands projets d’infrastructures.
Le secteur privé appelé à jouer un rôle moteur
Dans une déclaration ambitieuse, Ahmadou Al Aminou Lo a également annoncé que l’État entend désormais confier un tiers des investissements structurants aux acteurs du secteur privé national. « Il est temps que le secteur privé prenne le relais », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence de bâtir des partenariats public-privé solides et équilibrés pour accélérer le développement des pôles urbains.
Le ministre a mis en garde contre les erreurs du passé, notamment les choix hasardeux de développeurs sans vision, uniquement motivés par l’intérêt personnel. « Ne tombons plus dans le piège des erreurs de casting », a-t-il prévenu, appelant à une sélection rigoureuse des partenaires techniques et financiers, sur la base de critères de compétence, d’expérience et d’éthique.
À travers cette journée de réflexion, la DGPU entendait également repositionner les pôles de Diamniadio et du Lac Rose non seulement comme des vitrines de modernité, mais aussi comme des laboratoires de gouvernance urbaine et d’innovation territoriale. Le cap est mis sur des villes intelligentes, où les infrastructures numériques, les transports durables, l’inclusion sociale et la résilience climatique seront les piliers d’un nouveau modèle sénégalais de développement urbain.
Cheikh Thiam