Editorial

LA JEUNESSE, BAROMÈTRE DE LA TRANSFORMATION SYSTÉMIQUE

La jeunesse démocratique et patriotique sénégalaise constitue un acteur central de l’alternative survenue en 2021. Elle a été au début et à la fin du long processus du changement de régime jalonné par de multiples formes de contestations et de luttes démocratiques. Les événements ayant eu lieu entre 2021 et 2024 et les différentes élections locales et législatives de 2022 sont des indicateurs annonciateurs de la couleur de présidentielle de 2024 et des dernières législatives. L’arrivée du Pastef au pouvoir est l’expression politique de la prise de conscience de la jeunesse démocratique, patriotique, sa détermination inébranlable et son ambition de changer la gouvernance politique et économique. Cet éveil massif est d’une certaine manière un prolongement naturel de la place de la jeunesse, en général et singulièrement, de la jeunesse démocratique et militante depuis les indépendances aux deux alternances de 2000 et de 2012.

Cette continuité de la permanence de la place centrale de la jeunesse dans les processus de changement de pouvoir ne devrait occulter les différences historiques entre les époques. La contribution de la jeunesse au changement est sans précédent en 2024. Elle a été l’alpha et l’oméga des luttes démocratiques et des victoires électorales successives des patriotiques et des alliés. Les réseaux sociaux ont pratiquement remplacé les anciens leviers de mobilisation en l’occurrence les partis politiques et les canaux de communication médiatiques traditionnels. Le Pastef et son leader historique, Ousmane Sonko a joué une fonction majeure dans la mobilisation du mouvement social de la jeunesse. Le phénomène Sonko est un révélateur de la complicité entre le Pastef et la jeunesse démocratique et patriotique. Une nouvelle ère de la jeunesse se dessine à l’horizon 2050. Qu’est-ce à dire ? La jeunesse démocratique et patriote a porté au pouvoir le Pastef et ses alliés. Elle a mis fin au règne de l’ancien système de gouvernance et ses modes de gestion. Elle aspire à une rupture profonde par sa participation effective à la gestion du pouvoir central et local. La jeunesse sera sans nul doute le baromètre de la gouvernance de transformation structurelle.

Le référentiel Sénégal 2050 a décliné les grandes orientations politiques et économiques pour l’avènement d’un Sénégal juste, prospère et souverain. Dans ce sillage, le Premier Ministre a annoncé le lancement prochain des projets du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Près de 60 projets sortiront de terre. Cette perspective de relance économique doit intégrer la problématique de la jeunesse. Cette question de la jeunesse est cruciale pour le présent et l’avenir de l’actuel pouvoir. Les pouvoirs antérieurs ont tenté de prendre en charge cette équation complexe. Elle demeure entière. C’est pourquoi, le gouvernement devrait faire l’évaluation de la question de la jeunesse dans toutes ses dimensions : gouvernance publique, formation professionnelle et technique, insertion sociale, culturelle et économique, financement, participation à la gouvernance et à la vie politique.

Les profils, les besoins et les attentes de la jeunesse sont très différents. Les projets dédiés à la jeunesse doivent être différenciés. Parallèlement à ce travail, le gouvernement doit traiter la demande sociale et démocratique de la jeunesse. La communication en direction de la jeunesse doit être un élément déterminant dans la stratégie gouvernementale en matière de participation et d’employabilité de la jeunesse. La jeunesse doit être au centre de la rupture systémique et des futurs projets de la transformation du Sénégal. C’est le seul remède à des conflits potentiels avec les franges de la jeunesse exigeant ici et maintenant sa part de responsabilité dans le développement du Sénégal et de l’Afrique.

 

MAMADOU SY ALBERT

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