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APRÈS LE REJET DU PROJET DE LOI PORTANT SUPPRESSION DU HCCT ET DU CESE

Député Ismaïla Diallo : « Nous demandons au ministre de la Justice d’accélérer tous les dossiers »

Avant la dissolution de la XIVe Législature, l’ancien Président Macky Sall a entériné la mort de la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la nuit du 02 septembre 2024. Néanmoins, avant la date fatidique du 12 septembre 2024, le groupe parlementaire majoritaire BBY a décidé de saboter l’action du gouvernement jusqu’au bout. En effet, après le rejet du projet de portant suppression du Haut conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental par 83 voix contre et 80 pour, le président du groupe parlementaire de BBY et ses collègues ont déposé, hier, sur la table du président de l’hémicycle Amadou Mame Diop une motion de censure pour «faire tomber le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko». Une attitude qui irrite bon nombre de Sénégalais. Le député membre de Yewwi Askan Wi Ismaïla Diallo dénonce «la préservation des intérêts crypto-personnels d’une majorité mécanique irresponsable et cynique» avant d’assurer que son groupe attend de pied ferme Abdou Mbow et compagnie à l’Assemblée.

Par ABLAYE DIALLO

Tout porte à croire que la rivalité politique qui s’est transformée en une animosité depuis mars 2021 s’est accentuée au fil des années et surtout avec la perte du pouvoir par le clan Faye-Sall. En 72h, la Commission des lois de l’Assemblée nationale a rejeté le projet de loi portant suppression du HCCT et du CESE par 16 voix contre (députés de Bennoo Bokk Yaakaar) et 14 voix pour (députés de Yewwi Askan Wi et non-inscrits) et le groupe majoritaire BBY a encore rejeté en plénière ce projet avec 83 voix contre et 80 pour (Yewwi, Wallu et non-inscrits). Un projet de loi qui visait pourtant à économiser 15,3 milliards FCFA par an et 76,5 milliards FCFA en 5 ans dans le cadre de rationalisation des dépenses de l’Etat. Une posture qui ne surprend guère le parlementaire Ismaïla Diallo : « Bennoo est dans sa logique. Ce sont eux-mêmes qui avaient implanté ces institutions dans leur programme du CESE. En tant qu’entité politique issue de Yewwi Askan Wi, nous avions inscrit dans notre programme qu’une fois que les Sénégalais nous donnaient la majorité à l’Assemblée, nous allions dissoudre le HCCT et le CESE. On n’a pas pu avoir cette majorité mais on a toujours martelé que ces deux institutions sont budgétivores et sans utilité pour le peuple sénégalais. Heureusement pour nous, les Sénégalais ont validé notre position en donnant plus de 54 % des voix à la coalition Diomaye-Président. C’est un message clair du peuple à l’endroit des gouvernants mais aussi aux représentants du peuple. C’est en ce sens-là que le Président Bassirou Diomaye Faye, soucieux du renforcement des institutions et de la séparation des pouvoirs, il a déposé un projet de loi sur la table du président de l’Assemblée nationale. Il estimait que les députés allaient prendre leurs responsabilités vis-à-vis du peuple ».

«Les députés de BBY ne se sont jamais souciés des préoccupations du peuple»

Le député de Yewwi, par ailleurs responsable de Pastef, juge qu’il est grand temps que le Président Bassirou Diomaye dissolve cette Assemblée contrôlée à distance par le patron de l’APR depuis trop longtemps : « Malheureusement, les députés de BBY ne se sont jamais souciés des préoccupations du peuple. Ils ne sont là que pour leurs intérêts crypto-personnels et pour exécuter les désirs de leurs dirigeants. Ils ont rejeté le projet de loi parce qu’ils ont la majorité à l’Assemblée nationale. Nous prenons acte. Maintenant, il est temps de constater l’irresponsabilité qui règne au niveau de l’Assemblée nationale. Ils l’ont fait hier. Ils l’avaient déjà fait lors du débat d’orientation budgétaire en attendant la présence du ministre des Finances à l’intérieur de l’hémicycle. C’est au même moment que le président l’Assemblée avait convoqué le bureau pour annuler le débat d’orientation budgétaire. C’est une violation manifeste de la loi. Ce sont des hors-la-loi qu’il faut chasser. Ce qui reste à faire, c’est dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer les Sénégalais à choisir des représentants dignes de ce nom. Des députés qui pourront se départir de l’esprit partisan et qui seront à l’Assemblée pour le peuple ».

Lors de la séance plénière, le président du groupe parlementaire BBY, Abdou Mbow, a fait une déclaration fracassante en annonçant le dépôt d’une motion de censure mardi 03 septembre. C’est désormais chose faite. La motion est sur la table du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop.

«Nous utiliserons des voies légales pour faire face»

Le député Ismaïla Diallo n’est nullement impressionné encore moins inquiété par la nouvelle manœuvre d’Abdou Mbow. Il promet une riposte à la hauteur et exhorte le Président Bassirou Diamaye Faye à faire usage des prérogatives que lui confère la Constitution : « Abdou Mbow avait dit hier (lundi) qu’il allait déposer une motion de censure. Mais quoi qu’il advienne, ils sont dans leur droit. C’est la Constitution du Sénégal et le Règlement intérieur de l’Assemblée qui leur donnent cette possibilité. Maintenant, nous les attendons de pied ferme. Nous utiliserons des voies légales pour faire face. Les députés de Bennoo sont en train de se dévoiler. Ils sont en train de monter leurs vrais visages aux Sénégalais. Ils sont en train de mettre du cynisme dans leur démarche. Il appartient au chef de l’Etat d’en tirer toutes les conséquences. Je dirais aussi que le peuple veillera ». Le député Ismaila Diallo de poursuivre : « Les députés de Benno font du sabotage. Ils se ne soucient pas des urgences de l’heure. Dans notre programme, nous avons dit que nous allions supprimer toutes les institutions inutiles et rationaliser les dépenses de l’Etat. Déjà, ils nous laissent un budget difficile à gérer avec un déficit de 840 milliards FCFA, des taux d’intérêt à hauteur de 578,3 milliards FCFA, l’amortissement de la dette de 1240 milliards FCFA. Vous constatez avec ces chiffres-là que le pays est ruines comme le dit bien le Premier ministre Ousmane Sonko. Face à toutes ces urgences, le chef de l’Etat avait demandé aux ministres dans les différents secteurs de penser à l’audit exhaustif des services de l’Etat. Tout dernièrement, vous avez vu une renégociation d’un contrat au niveau de l’ASER. Et le Premier ministre avait parlé d’une renégociation des contrats dans tous les secteurs stratégiques. Cela nous permet de gagner économiquement. Nous prônons un Sénégal souverain, juste et prospère ».

Le député patriote s’attend également au limogeage du président du CESE Abdoulaye Daouda Diallo et de la présidente du HCCT Aminata Mbengue vu le refus et l’attitude inamicale des parlementaires de BBY : « Le président de la République a les prérogatives de démettre les présidents du CESE et du HCCT. Il avait plusieurs possibilités mais il a choisi la voie la plus régalienne et élégante en voulant passer par l’Assemblée nationale. Le Président Bassirou Diomaye Faye pouvait utiliser la voie référendaire qui allait nous coûter 10 milliards FCFA alors que nous cherchons à économiser 15 milliards FCFA. On ne pouvait pas se permettre de dépenser 10 milliards pour passer par la voie référendaire. C’est pour éviter ces dépenses que le Président a choisi la voie parlementaire. Malheureusement, il y a une majorité mécanique, irresponsable et insouciante. S’il faut les présidents du CESE et du HCCT peuvent être démis de leurs fonctions et les autres 70 membres nommés par sMacky Sall. Et après, on aura une majorité qui nous permettra de revoir tout cela ».

« Que tous ces hommes et femmes qui ont dilapidé des deniers publics rendent compte devant la justice »

Comme bon nombre de ses compatriotes, le député déplore la lenteur dans le processus de reddition des comptes et s’étonne de l’instruction après de simples polémiques au sujet de l’affaire ONAS : « Hier (lundi), le ministre de la Justice a lancé un message fort sur la reddition des comptes. Il a également promis que la lumière sera faite dans le dossier de l’ONAS. Si le ministère de la Justice peut se permettre juste à la suite de polémiques au sein de l’ONAS d’instruire, on peut se demander ce qu’il va faire avec les dossiers de scandales des 12 dernières années comme les différents rapports de la Cour des comptes sur les Fonds Covid 19, la commande des 45 milliards FCFA d’armements, le scandale au ministère de l’Environnement et j’en passe. Nous recommandons fortement au ministre de la Justice d’accélérer tous les dossiers. Que tous ces hommes et femmes qui ont dilapidé des deniers publics rendent compte devant la justice ».

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Loi
Invité
Loi
5 jours il y a

Saliou gueye un vrai domou haram un racaille un gorjigeen