Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a décrit devant l’Assemblée nationale le modèle de société et de gouvernance que la majorité présidentielle patriotique a trouvé au soir du 24 mars 2024. Un modèle politique et économique en panne dans lequel le Sénégal est enfermé hermétiquement par ses élites gouvernantes depuis soixante-quatre ans. Ce choix d’orientation antinomique au développement endogène est l’expression d’une dépendance multiforme se traduisant dans tous les secteurs économiques du développement. Une économie extravertie non compétitive qui a reproduit au fil des gouvernances chaotiques, d’années en année la pauvreté, les inégalités sociales, des disparités entre la capitale du pays et les régions et la déperdition des systèmes éducatifs, de l’Enseignement supérieur et de la jeunesse désemparée. La démocratie a été muselée, dépouillée de ses valeurs et de son âme, en l’occurrence la liberté de penser et de lutter pour le progrès. Ce modèle, en panne et en rupture avec les aspirations profondes du peuple rythmé par des crises cycliques, a secrété et nourri la gouvernance bureaucratique.
Cette gouvernance contreproductive de richesse nationale endogène a conduit à la gestion partisane et clientéliste du pouvoir et des ressources nationales. Le Premier ministre, Ousmane Sonko ne s’est point limité à la critique en règle des résultats catastrophiques de ce modèle mis à genoux par le peuple qui a choisi l’alternative du 24 mars 2024. Le chef du Gouvernement a déconstruit les fondements culturels, idéologiques et politiques de ce modèle à bout de souffle. Les audits organisationnels et financiers réalisés au cours des dix premiers mois de la gouvernance patriotique révélé à ce titre, les maux et la gravité de la gangrène de la gestion de l’ancien régime. Le gouffre de l’endettement et le déficit budgétaire sont des corollaires de cette mal-gouvernance institutionnelle des finances publiques, des projets, des sociétés nationales et parapubliques, les contrats de secteurs nationaux stratégiques. Il a fallu au gouvernement le courage pour assumer ses responsabilités historiques. Dire la vérité au peuple, rien que la vérité des faits, des résultats des audits, des études et des enquêtes. Ce courage exemplaire est un signe de sincérité et de souveraineté indéniable des patriotes. C’est un signe de vitalité démocratique et de maturité politique des citoyens sénégalais. La gouvernance bureaucratie cyclique n’a jamais souhaité, voulu ou accepté de dire au peuple la vérité de l’état réel de son pays. On a toujours joué à cache avec les pauvres citoyens tenus à l’écart de la gouvernance du pays surtout des finances publiques et des mauvais comportements des agents de l’Etat. Le citoyen n’est jamais mûr. Un esprit bien hérité du colonisateur qui a toujours considéré l’africain pour un retardé mental. Au mieux l’Africain est un enfant par son esprit et son comportement. La gouvernance patriotique dérange les gardiens invétérés du modèle importé.
Certains acteurs politiques, de la société civile et des médias ont voulu faire croire aux citoyens que les patriotes ne sont pas élégants à l’égard de responsables incriminés. On ne doit pas dire la vérité aux gouvernés. De qui on se moque. Une élite qui n’a jamais rompu avec la triche avec son peuple mériterait quelle élégance respectueuse ? Les élites politiques et économiques gouvernantes ont pillé les finances publiques et les richesses nationales. Elles ont mis la main sur le foncier, le patrimoine bâti de l’état, le domaine maritime. Elles ont détourné. Elles ont trahi les espérances et les intérêts nationaux à travers des contrats stratégiques miniers, pétroliers, gaziers, des projets stratégiques et autres. Certains mal intentionnés nostalgiques de l’ancien ordre décadent ont mis en œuvre toute une stratégie de manipulation et de désinformation dès la publication des notes de dégradation de certains organismes internationaux.
Ils ont utilisé sciemment et à dessein de telles notations pour masquer la volonté et la profondeur idéologique et politique de la rupture gouvernementale avec la culture administrative classique consistant à avoir plus peur des notes et des bailleurs de fonds que des populations en souffrance. En réalité, les détracteurs de la souveraineté nationale et du développement endogène ont échoué lamentablement en voulant faire croire que la vérité est contre les capitaux et les investisseurs nationaux, africains et internationaux. Il n’en est absolument rien. L’amalgame des genres aura servi à peu de chose. Le Fonds Monétaire, la Banque Mondiale finiront par se rendre compte de l’évidence, à savoir, la réalité d’un changement de gouvernance salutaire
Des comportements et de mentalités des dirigeants Sénégalais engagés dans un processus de rupture définitive avec le népotisme, la gouvernance partisane et le clientélisme financier et non financier. Le Sénégal s’engage dans des réformes majeures. Elles seront institutionnelles, financières, douanières, bancaires, sociales et éthiques. Le changement de paradigmes se fera avec la mise en œuvre assumée du référentiel Sénégal 2050. La souveraineté nationale et l’intérêt national n’ont point de prix. Ils sont des critères non négociables et non marchandables.
L’invite solennelle du Premier ministre, Ousmane Sonko, à la rupture systémique, interpelle en définitive tous les acteurs politiques, de la société civile, les acteurs médiatiques, les travailleurs et les populations. Seule une conscience nationale patriotique de rupture avec les tares du modèle de développement et de gouvernance importé constitue le véritable levier du développement endogène et de l’intégration africaine. C’est le chantier patriotique le plus difficile mais le plus valorisant. Déconstruire l’ancien système et son modèle contreproductif, ses valeurs, ses normes de gestion et de gouvernance tout en construisant l’alternative pas à pas dans le court, moyen et long terme. Le Sénégal doit marcher sur ses deux jambes en faisant confiance à son génie créateur et à son potentiel humain, technique, financier et moral. C’est le sens de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. Ensemble, les Sénégalais ont sauvé la démocratie en danger et la République. Ensemble, ils ont choisi de changer de système de gouvernance. Ensemble, ils vont bâtir un Sénégal juste, prospère et souverain.
MAMADOU SY ALBERT