Lors de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi de finances rectificative pour l’année en cours ce samedi 28, le député Ala Kane, membre du parti PASTEF, a vivement réagi face aux critiques formulées par certains membres de l’opposition. Dans une intervention sans détour, il a pris la défense du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, tout en dénonçant ce qu’il qualifie de démagogie persistante autour du débat budgétaire.
Langue, transparence et accès citoyen à l’information budgétaire
Ala Kane a d’abord mis en lumière un problème structurel lié à la langue utilisée dans les documents officiels. « Nous faisons aujourd’hui un exercice d’éclaircissement, un ‘jubanti’, dans un pays où 54 % de la population ne maîtrise pas la langue française, pourtant utilisée pour rédiger tous les documents budgétaires », a-t-il regretté. Selon lui, cette barrière linguistique empêche une majorité de Sénégalais d’accéder aux données financières de l’État, d’en comprendre les enjeux, et donc de participer pleinement à la vie démocratique.
Une plaidoirie en faveur du ministre des Finances
Déplorant les critiques qu’il juge infondées, le parlementaire a poursuivi en affirmant que si la majorité des citoyens comprenaient les documents budgétaires, « ils applaudiraient le travail exceptionnel de Cheikh Diba ». À ses yeux, le rôle du ministère des Finances est fondamental, au même titre que celui de tout chef de ménage. « Le Sénégal compte 18 millions d’habitants, environ 2 millions de ménages, et chaque chef de ménage est un ministre des Finances. Dans cette logique, Cheikh Diba est le khalife général de cette responsabilité budgétaire nationale », a-t-il déclaré avec une analogie marquée.
La dette publique, principal fardeau hérité du passé
Revenant sur les grandes lignes du collectif budgétaire, Ala Kane a pointé du doigt l’héritage économique du régime précédent. « Toutes les difficultés que nous vivons aujourd’hui découlent des choix du régime de Macky Sall », a-t-il lancé. Il a rappelé que le déficit budgétaire contenu dans le document rectificatif s’élève à 1 695,9 milliards de FCFA. Dans le même temps, les charges financières liées au service de la dette représentent à elles seules 1 057,1 milliards de FCFA. « C’est cette dette massive, contractée par l’ancien régime, qui alourdit considérablement le budget de l’État », a-t-il expliqué.
Pétrole de Sangomar : un contrat hérité, une mobilisation nécessaire
Sur la question sensible du pétrole de Sangomar, le député a interpellé ses collègues sur les responsabilités passées. « Qui a négocié les contrats ? Qui a confié 82 % du capital à l’entreprise Woodside ? » S’est-il interrogé.
Pour lui, ces décisions passées pèsent lourdement sur les perspectives économiques actuelles, et justifient une mobilisation citoyenne autour des efforts du gouvernement en place. Il a appelé la jeunesse à soutenir le ministre Cheikh Diba, qu’il considère comme engagé dans une mission de redressement financier national.
Cheikh Thiam