Par DEMBA NDIAYE
Ceux qui ont tenté de saborder le meeting des forces vives de samedi dernier, ont un nom : la Vermine. Une mission : jouer la cinquième colonne et les petits bras d’un régime qui n’a plus de combattants internes. En effet, ses (régime) partisans ont perdu toute envie de se battre pour un chef qui va partir dans quelques jours les laissant orphelins, et les forces de l’ordre dont la hiérarchie a « compris » les messages de la communauté internationale qui préfère miser sur l’avenir que sur un régime qui se conjugue désormais au passé. Que reste-t-il alors ? Les supplétifs de la cinquième colonne qui donnent, bien tardivement, il est vrai, des gages de « fidélité » à celui qui a repêché leur chef de file et le remettre en jeu, et, un maire-chef de gang, comme en Haïti, qui défend des sinécures en position instable.
Mais ce qui s’est passé ce samedi au terrain vague de Grand-Yoff, c’est aussi une piqûre de rappel aux organisateurs de ce rassemblement, qu’il ne s’agissait pas de séance de lutte et autres « taaneber » de quartier, mais de combat politique avec des risques y afférents : provocations, attaques de nervis, de « faux compagnons », d’adversaires déclarés. Bref jusqu’ici leurs activités (marches et meetings notamment) ont été d’un amateurisme affligeant de néophytes.
Quand on rassemble une foule dans un endroit ouvert ou clos, la première question est comment assurer la (sa) sécurité et de la foule et des responsables. Cela s’appelle Service de sécurité. Qui n’a rien à voir avec les gros bras des leaders qui ne sont d’aucune utilité dans les situations comme celle de samedi. Les organisateurs ont la responsabilité (et le devoir) de la sécurité physique de « leurs invités ». Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à maintenant, et ce qui s’est passé samedi en est la conséquence.
Parce que tout de même, avec plus d’une cinquantaine d’organisations dont certains partis aguerris, on est en devoir de s’attendre à un maximum d’organisation pour assurer et le bon déroulement et la sécurité de l’évènement.
Quand on parle d’organisation, on pointe la disposition des lieux, la position des leaders, la sonorisation, et le service d’ordre. Or tout cela a manqué ce samedi. Des leaders assis quasiment à terre et entouré d’une foule non filtrée, une sono inaudible à plus de quinze mètres. Cela fait le lit de toutes les provocations. Un bon service d’ordre et de sécurité d’une centaine de personnes aurait pu tôt identifier les éléments perturbateurs, les tenir à l’œil, les exfiltrer aux premiers signes de provocations, et les remettre, si besoin, aux forces de l’ordre positionnées à l’extérieur du périmètre de l’événement.
Ce meeting n’était pas (n’en avait pas la vocation) une rencontre festive où on vient pour passer le samedi après-midi et rentrer chez soi, mais un moment de combat, de rage, contre un régime hors-la-loi et un Chef qui veut précipiter tout un pays dans le précipice. Et ce n’est pas un hasard si la presse dans sa grande majorité (et on sait pourquoi) a préféré titrer sur des « queues de poisson », des fiascos et autres vacheries. En mettant l’accent sur les cinq minutes de sauve-qui-peut, elle enterre l’essentiel. 2H30 de discours de plus d’une dizaine d’intervenants. Il faudra tenir compte du fait qu’on a des ennemis partout, des supplétifs armés et téléguidés par des graines de fascistes.
Avec un Président qui freine des quatre fers pour ne pas partir à la fin de son contrat avec le peuple, une « majorité » qui honnit son cheval de course, des alliés de la dernière heure qui veulent donner des gages à leur parrain et une visibilité à leur mollasson candidat qui se trompe d’ennemis, ce ne sont pas les obstacles qui vont manquer jusqu’au 2 avril et au-delà. Ne pas voir cela, ne pas prévenir cela, c’est ne pas se donner les moyens d’y faire face. Et ce ne sont pas les plaintes brandies qui sont la solution. C’est une perte de temps et d’objectifs. Focus sur l’avant et l’après 2 avril : élection et les adieux à celui qui ne voulait pas partir à la retraite.
