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La presse sénégalaise traverse une période tumultueuse, marquée par des difficultés financières croissantes et des tensions avec les autorités fiscales. Les patrons de presse dénoncent des promesses non tenues de l’ancien président Macky Sall concernant une amnistie fiscale, tandis que le nouveau gouvernement affiche une volonté de renforcer la mobilisation des ressources internes.
Plusieurs groupes de presse se retrouvent confrontés à des blocages de leurs comptes bancaires en raison d’arriérés d’impôts importants. Le groupe Avenir Communication, qui édite le journal Le Quotidien, est notamment touché avec une dette fiscale de 91 millions de francs CFA.
Face à cette situation critique, les patrons de presse ont décidé de se réunir en urgence ce mercredi 5 juin pour trouver des solutions. Selon Mamadou Ibra Kane, coordonnateur de la Coordination des associations de presse (CAP), « certaines entreprises de presse, sinon la quasi-totalité, ont reçu des notifications du service des impôts sur leurs dettes fiscales » et « certaines ont déjà vu leurs comptes bancaires bloqués par le fisc ».
Les patrons de presse ont également sollicité une audience auprès du président Diomaye Faye depuis le 1er mai, mais cette demande est restée sans réponse jusqu’à présent. Cette crise de la presse sénégalaise intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les médias et les autorités, marquées par la convocation deux journalistes il ya quelques jours suite à la publication des articles sur la nomination d’un général en tant qu’attaché de défense en Inde.
Madiambal : 91 millions à payer
Quant au groupe Avenir Communication de Madiambal Diagne, il fait face à des redressements fiscaux. Ainsi, ses comptes ont été bloqués par l’administration des Impôts et Domaines. Le journaliste a été interpellé sur cette situation. Il confirme un redressement fiscal de 91 millions FCFA suite à une taxation d’office, ajoutant que cette situation a des conséquences néfastes sur le personnel.
« Une taxation d’office pour impôts 2020 et 2021 à hauteur de 91 millions est à l’origine de cette mesure aux conséquences néfastes pour la boîte et le personnel », a déclaré Madiambal Diagne note Dakaractu.
Maïmouna Ndour Faye : 45 360 000 francs CFA à payer au fisc
Quant à Maïmouna Ndour Faye, journaliste et chef d’entreprise, propriétaire de la chaîne 7 TV, invitée de la matinale de la TFM du 31 mai dernier, elle a précisé que la somme due par son groupe est minime par rapport à la dette totale de la presse : « Quand je parle, je ne parle pas en mon nom personnel, je ne suis pas dans une survie personnelle non plus. L’intégralité de la somme qu’on réclame à mon groupe 7 TV est un montant de 45 360 000 francs CFA. Je n’ai pas cette somme à ma disposition, mais je peux bel et bien aller directement voir les impôts et négocier un échelonnement du paiement. C’est une portion très congrue par rapport à l’assiette qui est mentionnée dans cette supposée amnistie fiscale (on parle de 45 milliards de francs CFA). Je peux même déposer un dossier qui justifierait que je ne suis pas en capacité de payer les impôts et, dans ce cas-là, je pourrais bénéficier d’une exonération fiscale. »
Pour rappel, le 18 mars 2024, Macky Sall, encore en exercice, avait reçu une délégation de patrons de presse et avait annoncé l’effacement des impôts et taxes dus par les entreprises jusqu’en décembre 2023, pour un montant estimé à plus de 40 milliards de francs CFA. La lettre reçue par Maïmouna Ndour Faye le 27 mai dernier vers 20h laisse croire, selon la direction des impôts, que le décret n’a jamais été pris et par conséquent la dette fiscale devra être payée.
DMedia de Bougane Guèye : 2 milliards contestés par voie judiciaire
Quant à DMedia de Bougane Gueye Dany, il parle de harcèlement devant la réouverture de son dossier fiscal. Ainsi dans un communiqué, on y lit que « depuis quelques jours, le Groupe Dmedia fait l’objet d’un harcèlement de la part des nouvelles autorités. Le dossier fiscal de Dmedia, bien que pendant devant la justice, a été rouvert par les services fiscaux réclamant sous huitaine le paiement de plus de 2 milliards sur la base d’une taxation d’office que la direction conteste par voie judiciaire ».