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Vérification à nouveau de la prétendue double nationalité de certains candidats, supposée corruption des juges et respect des décisions du conseil constitutionnel

Le double langage de Malick Gakou

 

Face à la presse hier, le leader du Grand Parti et candidat à la présidentielle, Malick Gakou, s’est vautré dans une posture duplice, au moment où le seul mot d’ordre qui vaille est la fixation rapide d’une nouvelle date de l’élection en prenant en compte l’expiration du mandat de Macky Sall dont la date butoir est le 02 avril prochain.

 

« Je m’inscris en droite ligne dans la perspective indiquée par le Conseil constitutionnel et exhorte le Président Macky Sall à prendre toutes les mesures idoines pour la matérialisation de cette décision du Conseil Constitutionnel dans les meilleurs délais. Cela devra, in fine, conduire vers l’organisation d’une élection libre, démocratique », ce sont les propos de Malick Gakou tenus lors de sa conférence de presse. Ce qui veut dire que les candidats retenus doivent se préparer en conséquence pour la tenue d’une élection le 03 mars 2024, si cette date qu’il préconise est retenue par la classe politique.

Mais paradoxalement, à l’entame de sa conférence, il a demandé à ce que le cas des détenteurs de double nationalité soit revu et que le Conseil constitutionnel procède à une nouvelle vérification des cas suspicieux. « La question de la nationalité des candidats continue de faire l’objet de controverses. C’est la raison pour laquelle j’invite le Conseil constitutionnel, dans le soucis d’un traitement équitable de tous les candidats, à veiller au respect strict de l’article 28 de la Constitution qui a été le motif invoqué pour l’invalidation de la candidature de Monsieur Karim Wade et de l’article L120 du Code électoral notamment dans ses aspects de conformité des différents candidats avec le fisc ».

Pourtant selon les prérogatives du Code électoral, le Conseil a procédé aux vérifications nécessaires. La déclaration sur l’honneur est une pièce dans laquelle on certifie que les éléments énoncés sont exacts. Compte tenu de la difficulté qui sied pour la vérification de la nationalité autre que celle du Sénégal est complexe, l’Article L.127 dispose que « le droit de réclamation contre la liste des candidats est ouvert à tout candidat ». Et c’est ce que Thierno Alassane Sall a légalement fait à l’endroit de Karim Wade. Ce dernier qui disait en savoir plus sur la double nationalité d’autres candidats, pourquoi n’a-t-il pas usé de la loi pour mettre à nu ces supposés menteurs sur leur nationalité ? Et Gakou, s’il le savait comme Karim, pourquoi n’avoir pas dénoncé ces parjures ?

« Nous estimons que la présidence de la République est une affaire hautement sérieuse qui ne saurait tolérer toute pratique délictueuse et tout candidat qui aspire à diriger notre pays doit impérativement se conformer aux lois et règlements en vigueur. Nous ne saurions admettre que des candidats comme Karim Wade, et peut-être Mme Rose Wardini, soient exclus de la course, au moment où d’autres candidats sur la liste définitive ne sont peut-être pas exempts de reproches », a déclaré le leader du Grand Parti.

Ne pas accepter l’exclusion légale de Karim Wade et Rose Wardini, c’est ériger l’illégalité en règle. Et cela signifie que la date du 03 mars qu’il a préconisée pour la tenue du scrutin est une lubie et que les « Sages » doivent violer le caractère insusceptible de leurs décisions. À cela, Gakou ajoute que « l’affaire de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel doit être tirée au clair pour permettre aux juges constitutionnels d’être plus à l’aise dans leurs missions de contrôle et de régulation du processus électoral ». Une information judiciaire étant ouverte, l’affaire sera tirée au clair. Ce qui annonce la mort de la Commission d’enquête parlementaire instituée à cet effet.

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