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L’ENFER DES ÉMIGRÉS SÉNÉGALAIS EN TURQUIE

Entre rafles, brutalités policières,

emprisonnements et expulsions !

 

S’il y a un pays où les émigrés sénégalais vivent l’enfer et souffrent le martyre, c’est bien la Turquie. En effet, depuis quelques années, ce pays de rêve pour nos compatriotes émigrés est devenu un véritable cauchemar avec des rafles systématiques, des persécutions policières, des emprisonnements et des expulsions. À cela s’ajoute la passivité de nos autorités diplomatiques en terres turques dont le comportement indifférent laisse penser à une complicité voire une vengeance contre les émigrés accusés d’avoir voté pour le changement lors de la présidentielle.   

Par MOUSSA FALL

Le 22 novembre le site seneweb publiait ceci : « Le village du migrant alerte sur la situation des Sénégalais en Turquie et sonne la mobilisation pour dénoncer des actes de racisme notoire et caractérisé. L’organisation, qui constate depuis quelques temps les séries de persécutions, d’agressions, de tortures, et d’emprisonnements illégaux dont les Sénégalais sont victimes en Turquie plus particulièrement à Aksaray dans la ville d’Istanbul, fustige l’interpellation, à ce jour, de plus de 150 Sénégalais. Une centaine ont été rapatriés, d’autres torturés. Parmi les victimes, s’inquiète le village du migrant, M. N. Preira, originaire du quartier Khar Yalla de Dakar, a été agressé et torturé sur son chemin de travail alors qu’il séjourne légalement dans la capitale turque depuis 2 ans ».

12 septembre 2023, seneweb : « Après un mois en prison avant son rapatriement, Cheikhoul Khadim Lô, dépouillé de tous ses avoirs mais aussi de ses papiers, relate dans un entretien son supplice vécu pendant 45 jours ».

Site Jeune Afrique, le 16 juin 2023 : « Lors du putsch manqué dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, Alassane Cherif Ly, étudiant en économie, et un autre Sénégalais avaient été arrêtés, détenus et qualifiés de « terroristes » partisans de l’opposant Fethullah Gülen, avant d’être expulsés ».

Enquêteplus du 16 janvier 2023 : « Amy a décidé de se rendre à Istanbul pour y exercer un petit boulot, en attendant la prochaine rentrée universitaire. Elle a obtenu un poste dans une fabrique. Soixante-douze heures plus tard, c’était le début de ses déboires. Des proches racontent : « Son patron et l’un des employés lui ont envoyé un message, à l’heure de la descente, pour lui dire qu’ils ont besoin d’elle. Ils ont abusé d’elle, une fois qu’ils se sont retrouvés seuls. Ils ont voulu la forcer à passer la nuit avec eux, mais elle a refusé. Pour échapper à leurs griffes, elle leur a promis de revenir le matin pour continuer son travail. C’était juste un prétexte pour être relâchée. Une fois libre, elle est allée avertir ses proches… Amy a été conduite à nouveau à l’hôpital pour des prélèvements. Puis, elle a été amenée dans un centre de détention. Cette arrestation s’explique, selon les hommes de tenue, par le fait qu’elle ne devait pas travailler, vu qu’elle n’a pas de permis de travail, encore moins le droit de quitter la ville où elle étudie. Nos interlocuteurs ajoutent qu’à sa sortie du centre de détention, elle était dans un état de détresse total. La fatigue et l’inquiétude se lisaient dans ses yeux. Elle marchait difficilement. Elle ne s’arrêtait pas de pleurer.  Elle a perdu l’appétit et est devenue fébrile ».

Dakaractu, le 12 novembre 2015 : « Un compatriote vivant en Turquie aurait été défenestré à la suite d’une dispute avec des Turcs dans un bureau de poste. Seydou Nourou Kanté, s’est ainsi retrouvé avec plusieurs contusions et une fracture de la hanche… »

Le racisme, soubassement de leurs difficultés

Si nous avons fait le rappel de tous ces faits douloureux, c’est pour montrer que la situation dans laquelle se trouvent nos compatriotes en Turquie est plus que dramatique aujourd’hui. Les Sénégalais tout comme d’autres étrangers surtout à la peau noire sont chaque jour victime de la répression de la police turque. Le soubassement est économique et raciste. Comme dans tous les pays occidentaux, les extrémistes imputent le chômage, les difficultés économiques à la présence des étrangers dans leurs territoires.

Aujourd’hui la répression qui s’abat sur nos concitoyens en Turquie est devenue aveugle. La traque des Sénégalais et Sénégalaises est devenue une banalité. Ils ne parviennent plus à régulariser leurs titres de séjour du fait de la mauvaise volonté des autorités turques de procéder à leur renouvellement. Il arrive qu’un Sénégalais casque 800 dollars pour renouveler son séjour. Et in fine, il perd son argent et se voit refuser le renouvellement en question. Et voilà comment sont plongés volontairement nos compatriotes dans l’illégalité en pays turc.

Au départ, les contrôles s’effectuaient sur les Sénégalais mais aujourd’hui les Sénégalaises épargnées subissent ces tracasseries de contrôle. Les vérifications de papiers suivies d’arrestations sont devenus le lot quotidien des Sénégalaises au pays de Atatürk. Dans un groupe WhatsApp d’émigrés sénégalais appelé « groupe sans-papiers », on y entend une voix masculine qui avertit les autres en leur recommandant de ne pas emprunter telle voie parce qu’à l’angle tel, près de la boutique telle, il y a deux policiers en civil qui guettent les sans-papiers. Toute personne prise est ramenée en prison et à la sortie de la prison, direction Sénégal. Et pourtant, ils auraient pu être en règle si les services turcs préposés à la régularisation des titres de séjour ne rechignaient pas à leur accorder ce qui est un droit.

La passivité de l’ambassadeur Cheikh Guèye pointée du doigt

Même avec des papiers en règle, on est embastillé. La police turque a toujours des motifs pour arrêter et mettre en prison les Sénégalais. Le jour des élections, l’ambassadeur du Sénégal en Turquie a ouvert le bureau de vote à Ankara près de la police. Et ses éléments n’ont pas manqué de faire incursion dans ce lieu de vote pour procéder à l’arrestation de 15 Sénégalais sans aucun motif valable. La pseudo-raison avancée pour alpaguer ces compatriotes venus voter pour le changement, c’est la provocation d’une altercation (fictive) sur le lieu de vote. Et tout cela avec la passivité complice de Cheikh Guèye, l’ambassadeur du Sénégal en Turquie.

Ils sont nombreux les Sénégalais qui croupissent dans les geôles de Erdogan. Et jamais, on n’a senti l’assistance de l’ambassadeur. D’ailleurs ce dernier n’intervient que pour procurer des sauf-conduits aux Sénégalais en butte à des difficultés. Des renseignements nous précisent que l’ambassadeur, mackyste pur et dur, n’a jamais digéré que des Sénégalais et Sénégalaises en Turquie jettent leur dévolu sur Sonko ou le Pastef en laissant Macky qui avait demandé à son homologue Erdogan de régulariser 1500 Sénégalais travaillant dans son pays. Certains émigrés sénégalais en Turquie relatent avec amertume ce comportement vindicatif injustifié de l’ambassadeur Cheikh Guèye qui devait être leur avocat en cas de difficultés dans le pays de Erdogan. Et pour eux, l’ambassadeur se réjouit du malheur des Sénégalais et des Sénégalaises ayant voté Diomaye lors de la présidentielle de mars dernier.

Aujourd’hui, les Sénégalais et Sénégalaises vivent pour la plupart clandestinement dans leurs villes d’implantation par crainte d’être arrêtés, embastillés et expulsés. Macky Sall, qui était au courant de ces difficultés auxquelles sont confrontés les émigrés sénégalais en Turquie, n’a jamais œuvré pour que son homologue cesse de durcir le ton contre les Sénégalais de Turquie.

Relations déséquilibrées entre la Turquie et le Sénégal

Pourtant les Turcs sont chouchoutés partout au Sénégal. Au plan économique, des projets d’infrastructure de grande envergure ont été entrepris par des entreprises turques au Sénégal. Les projets du Centre international de conférence Abdou Diouf (2014), de l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar (2017), du Complexe sportif de Dakar (2018), du Centre EXPO de Dakar (2018), marché international et d’une gare des gros porteurs (2019), du Stade olympique de Dakar (2022) et de l’Université Amadou Makhtar Mbow (2022) ont été menés à bien par les entreprises turques.

Les relations économiques et commerciales entre la Türkiye et le Sénégal suivent une tendance à la hausse. Le volume commercial bilatéral s’est élevé à 540 millions de dollars américains en 2021 et à 723 millions de dollars américains en 2022.

Au plan éducationnel, la Fondation Maarif opère dans le domaine de l’éducation au Sénégal. Du temps de Yavuz Selim, les écoles de Fethullah Gülen avaient fini par s’implanter dans les principales villes du Sénégal. Ces écoles conçues pour la haute bourgeoisie et les affairistes avaient par marquer leur empreinte dans le paysage éducatif sénégalais. Mais Erdogan a fait pression sur tous les pays d’implantation de Yavuz après le coup d’État raté qui a lieu dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Il était question de démanteler cette chaine éducative de son adversaire Gülen accusé d’être derrière le putsch manqué.

Au plan aéroportuaire, Turkish Airlines effectue 7 vols passagers et 4 vols cargo par semaine vers Dakar. L’Agence turque de Coopération et de coordination (TİKA) a ouvert son premier bureau en Afrique de l’Ouest à Dakar en avril 2007. Centre Culturel Turc Yunus Emre a été officiellement inauguré le 22 février 2022, après avoir été opérationnel depuis juillet 2021.

Dans le domaine de la restauration, les Turcs opèrent et toute tranquillité sans être une fois être confrontés à la tracasserie policière. Ils mènent leur business sans inquiétude. Ce qui montre que les relations entre les deux pays ne sont pas « win-win ».

Réactions des autorités actuelles : une urgence

Aujourd’hui, il incombe aux nouvelles autorités de se pencher sur la situation de nos compatriotes émigrés en Turquie. Cela passe nécessairement par le remplacement urgent de l’ambassadeur Cheikh Guèye qui a beaucoup contribué à la précarisation des émigrés sénégalais au pays de Mustafa Kemal Atatürk. Et aussi par la cessation des tracasseries exercées sur nos compatriotes dont le seul tort est d’être noir dans un pays où, pour les Turcs, le racisme sous-tend leurs difficultés économiques. Les Sénégalais qui ont droit au titre de séjour doivent l’acquérir en tant qu’émigrés en situation régulière. Et ceux qui veulent rentrer définitivement au pays doivent être assistés et accompagnés en termes de billets par le gouvernement sénégalais.

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Charles basse ne
Invité
Charles basse ne
3 mois il y a

ARRÊTEZ VOS ARTICLES SUR COMMANDE POUR DÉSTABILISER UN AMBASSADEUR ET PROFITER DES CHANGEMENTS DU RÉGIME ! Vous êtes ridicules et pitoyables

Charles basse ne
Invité
Charles basse ne
3 mois il y a

En Turquie, C’EST UN CLIMAT GÉNÉRAL D’HOSTILITÉ ! Une nouvelle politique, rien à voir avec les sénégalais particulièrement
AYZ HONTE D’ÊTRE DES MÉDIA QU’ON PAIE ET QU’IN ACHÈTE POUR BRIGUER UN POSTE D’AMBASSADEUR