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Démolition d’écoles publiques, constructions de centres commerciaux, menaces et mise en danger de la vie des jeunes

Le maire Bamba Fall en maitre mafioso à la Médina

Depuis son revirement à 180° au mois d’avril 2022 à la surprise générale, le maire Bamba Fall est en roue libre et s’autorise tous les abus de pouvoir. Des écoles publiques sont démolies et remplacées par des lieux de commerce et une usine à quelques pas des cimetières historiques de la localité, l’aire de jeu des six ASC de la commune est confisquée. Pire encore, les jeunes qui osent remettre en cause la politique catastrophique de Bamba Fall sont menacés, voire sévèrement punis. D’ailleurs, le jeune Alassane Diouf dit Alioune Ndoye est entre la vie et la mort pour avoir exigé que l’air de jeu de l’école Alassane Ndiaye Allou reste à la disposition des ASC de la commune.

Par ABLAYE DIALLO

Entre arrogance et impertinence lors de ses prises de parole, le maire Bamba Fall a perdu la sympathie et l’estime de ses administrés depuis sa volteface en 2022. Après avoir été élu sous la bannière de l’opposition, l’ancien compagnon de Khalifa Sall avait rejoint dans la foulée la mouvance présidentielle au mépris total de ses électeurs. Depuis lors, honni par la population mais protégé sous le magistère chaotique de Macky Sall, l’édile s’autorise tous les excès. Les écoles publiques de la Médina sont démolies une à une et remplacées par des centres commerciaux vendus aux plus offrants sans consultation des habitants de la Médina. Le maire Fall s’en met plein les poches. Le 21 mars 2024, au moment où la l’écrasante majorité des Sénégalais était focalisée sur l’élection présidentielle, les hommes de main du maire Bamba Fall et les forces de l’ordre réprimaient sauvagement des jeunes de la Médina qui réclamaient la préservation de l’air de jeu de l’école Alassane Ndiaye Allou et l’arrêt de démolition des écoles publiques de la commune.

«Si vous n’avez pas 70.000F, vous ne pouvez plus jouer une heure sur le terrain de l’école Allou»

L’Association des présidents des ASC de la commune revient sur cet épisode qui a eu de terribles conséquences : « Durant l’événement Jokko avec le Président Macky Sall, nous, jeunes de la Médina sommes allés pour demander au Chef de l’Etat de construire un lycée pour notre localité. On avait déjà un terrain où devait être construit cet établissement. Le lycée devait être construit sur l’assiette foncière du CEM Mansour Sy Malick. Le Président Sall nous avait promis que le lycée serait rapidement construit. Depuis lors, on n’a rien vu. Il y a une école Alassane Ndiaye Allou qui est un patrimoine classé avec une très grande cour. C’est le seul air de jeu pour toute la jeunesse de tous les 11 quartiers de la Médina. Le maire a voulu privatiser l’école. Et pourtant, il nous avait promis qu’il mettrait cet air de jeu à la disposition des ASC de notre commune. Si vous n’avez pas 70.000F, vous ne pouvez plus avoir une heure de jeu sur ce terrain. Si voulez prendre la moitié du terrain pour vous entrainer, vous allez devoir payez 35.000Fl’heure. Ce sont six ASC qui s’entrainaient sur ce terrain de l’école. On s’est levé un bon jour pour aller s’entrainer, les hommes de main du maire nous ont dit qu’on ne pouvait pas accéder au terrain. Le lendemain, la police est venue pour empêcher les jeunes de mettre les pieds sur le terrain. Les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Un policier s’est permis de dégainer son arme et a tiré sur 4 jeunes ».

«La balle s’est logée sur son thorax d’Alassane Diouf»

Depuis ce jour cauchemardesque du 21 mars 2024, le jeune Alassane Diouf dit Alioune Ndoye est entre la vie et la mort. Son certificat médical est d’ailleurs sans équivoque sur les causes de sa grave blessure à savoir « une arme à feux ». « Deux parmi eux ont les balles à l’intérieur de leurs corps. Les balles réelles ne sont pas encore extraites. L’un (AlassaneDiouf) a été dans le coma pendant 10 jours. Une balle s’est logée sur son thorax. Les médecins ont peur de l’extraire pour éviter de causer sa mort brutale. L’autre jeune (Mbaye Thiam) a une balle dans sa jambe. Le maire n’a même pas daigné se déplacer pour s’enquérir de la santé des jeunes de son quartier. Depuis lors, il menace tout individu qui ose parler du terrain. Les jeunes ont été pris en charge par leurs propres parents », a déploré Abdoulaye Mbaye, président de l’ASC Santhiaba, présent au moment des faits.

L’école Champ de course transformée en cantines pour Chinois

Aussi étonnant que cela puisse paraitre pour tout citoyen soucieux de l’avenir du notre pays, le maire Bamba Fall rase des établissements publics dans sa localité pour en faire des centres commerciaux. « Notre maire détruit des écoles pour y bâtir des supermarchés. Il a même démolicomplétement l’école Champ de course pour y construire des cantines octroyées aux Chinois. Il démolit nos établissements publics pour en faire des lieux de commerce afin de se remplir les poches. D’après nos informations, chaque Chinois a déboursé plus de 10 millions FCFA pour acquérir une cantine », nous informe un membre de l’Association des présidents des ASC de la commune. Avant d’ajouter : « Les cardiologues de l’hôpital Fann ont dit que le jeune doit être évacué en Europe où il y a un plateau médical plus relevé pour éviter qu’il ne meure à la fleur de l’âge ».

Une école rasée pour faire une usine à Soumbédioune

Peu préoccupé par le sort et le bien-être de ses administrés, Bamba Fall a œuvré pour transformer l’école de Soumbédioune en usine de purification des eaux usées. Le tout à quelques pas des cimetières de la Médina. Ce qui provoque l’ire des jeunes de la cité : « L’Etat veut installer une usine de purification d’eau à Soumbédioune pour les 19 communes de Dakar. Les populations de la localité ne connaissent pas les tenants ni les aboutissants pour ce projet. Il y avait une école à Soumbédioune. Il a promis de réquisitionner le terrain de l’école pour construire sur ce lieu l’usine. Le maire n’avait dit à personne qu’il comptait transférer cette école sur le terrain de l’école Alassane Ndiaye. Quand on parle d’usine de purification d’eau, il y aura des déchets chimiques. Qu’est-ce que la mairie et l’Etat comptent faire ? », s’insurge Abdoulaye Mbaye. Les jeunes et les ASC de la Médina vont se mobiliser pour que l’Etat mette un terme aux travaux : « Quels sont les dangers que cela représente pour les populations. On n’a jamais entendu parler d’études des impacts sur l’environnement. Le maire nous a seulement dit qu’il s’agit d’un projet de 110 milliards FCFA. L’usine sera implantée à côté de nos cimetières où nos parents et aïeux reposent en paix. Nous allons saisir le Sous-préfet pour qu’on arrête les travaux. La Médina ne manque pas d’espace où on peut installer une usine loin de nos cimetières. Déjà, on a l’un des plus grands Auchan de Dakar, et cela ne rapporte pas rien à la commune ».

La mère d’Alassane Diouf dit Alioune Ndoye

«À 23 ans seulement, mon fils souffre le martyr»

Aita Mbengue, mère du jeune Alassane Diouf, déplore le manque de soutien des autorités étatiques et du maire de la Médina. « Depuis le 31 mars 2024, chaque deux jours, nous sommes à l’hôpital. Les médecins m’ont dit que la balle s’est logée sur son thorax. S’il ne prend pas ses médicaments, il souffre le martyr à 23 ans seulement. Depuis lors, je n’ai pas vu une seule autorité. Notre famille est laissée à son sort. Alioune avait un travail. Malheureusement, il ne peut plus faire grand-chose. Il va mal. Nous avons dépensé toutes nos économies pour prendre en charge ses soins. Son père et moi avons dépensé plus d’un million pour l’achat des ordonnances et le paiement des analyses médicales à Albert Royer et dans les autres hôpitaux », nous confie une mère amère et très touchée par la tournure des événements dans la vie de sa famille du le 21 mars 2024. D’ailleurs, son fils a failli perdre la vie le weekend passé : « Au début, il n’arrivait même pas à manger. C’est maintenant qu’il a commencé à se nourrir normalement. Son corps manquait de fer et de calcium. Le dimanche passé, il n’avait plus ses médicaments très coûteux. Il a commencé à perdre l’équilibre. Il pouvait plus se tenir debout. Il a perdu connaissance. C’était insoutenable. Les jeunes du quartier m’ont aidée à l’amener d’urgence à l’hôpital ».

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Abdoulaye Nguer
Abdoulaye Nguer
3 mois il y a

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amadou norou seck
Invité
3 mois il y a

Merci Yoor yoor pour nous donner la bonne information